Le pétrole sans direction après son net rebond de la veille
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 35,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars gagnait 23 cents à 32,51 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui étaient repartis à la baisse en début de semaine après leur important rebond de la semaine précédente, ont repris du poil de la bête mercredi à la faveur d'un dollar en net repli et de nouvelles spéculations sur la possibilité d'une réunion d'urgence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Dans ce contexte, les investisseurs sont restés peu sensibles aux dernières statistiques hebdomadaires du ministère américain de l'Énergie (DoE), qui ont fait état d'une augmentation des stocks de brut bien plus forte que prévu.
Les réserves américaines de brut ont en effet progressé de 7,8 millions de barils pour atteindre 502,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 29 janvier, s'inscrivant ainsi au plus haut depuis 1930.
"Les dernières données sur les réserves américaines (de brut) ne contenaient aucune surprise, renforçant simplement le récit d'un marché saturé d'offre (...). Pourtant, il est intéressant de noter que les prix du pétrole ont réussi à finir la séance (de mercredi) en forte hausse, en raison d'un net déclin du dollar", relevait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.Selon l'analyste, le fait qu'une hausse des stocks de brut de cette nature n'ait pu faire plonger le pétrole invite à s'interroger sur ce qui pourrait désormais orienter les cours à la baisse, suggérant qu'un plancher à court terme pourrait bien avoir été atteint.
Les cours du brut ont bondi mercredi, annulant quasiment la totalité de leurs pertes du début de la semaine, bénéficiant d'un important déclin du billet vert qui a souffert d'un regain d'inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine après des indicateurs décevants et des propos prudents d'un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Or, tout affaiblissement du dollar profite à l'inverse au pétrole, dont les achats sont rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais "le facteur haussier le plus important est venu du soutien croissant pour une réunion d'urgence entre l'OPEP et la Russie", soulignait Tamas Varga, analyste chez PVM.
En début de semaine pourtant, les espoirs d'un accord entre pays producteurs pour réduire l'offre d'or noir avaient semblé s'évanouir à l'issue notamment de discussions restées infructueuses sur le sujet entre le ministre vénézuélien du Pétrole Eulogio del Pino et des responsables russes, entraînant une baisse des cours.
Mais ces spéculations ont refait surface à la faveur de déclarations du ministre iranien du Pétrole qui a fait savoir mercredi soir que son pays soutenait les efforts entrepris par le Venezuela en vue d'une réunion extraordinaire des pays exportateurs de pétrole, à l'issue d'une rencontre avec son homologue vénézuélien à Téhéran.
Le ministre vénézuélien du Pétrole était à Téhéran dans le cadre d'une tournée dans plusieurs pays producteurs de pétrole, membres et non-membres de l'OPEP. Après Moscou et Téhéran, il doit notamment se rendre dans plusieurs pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite.
En outre, ces spéculations ont aussi été alimentées par l'Équateur, l'un des pays les plus pauvres du cartel, qui a évoqué une réunion spéciale de l'OPEP dans le courant du mois.
Les analystes de Commerzbank estimaient toutefois que tant que l'Arabie saoudite ne manifestait pas son souhait de participer à une telle réunion, cette dernière restait hautement improbable.
(c) AFP