Le pétrole finit en hausse à l'issue d'une semaine de rebond
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a avancé de 85 cents à 34,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), soit une avancée hebdomadaire de quelque 2,5 dollars.
Il n'y a pas raison manifeste à la hausse de vendredi, a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy and Economic Research. Les rumeurs sur des négociations entre la Russie et l'OPEP, afin de réduire leur production, poussent les investisseurs à se dire qu'il est temps de revenir sur le marché après une période de chute.
En baisse depuis plus d'un an et demi face au niveau élevé de la production, que ce soit aux Etats-Unis, dans l'OPEP ou en Russie, le marché pétrolier a été dominé cette semaine par ces spéculations, que Moscou a attisées jeudi en évoquant explicitement une réunion en février avec l'OPEP ainsi qu'une baisse de 5% de la production.
Vendredi, malgré un bref passage dans le rouge, le marché a dans l'ensemble gardé sa bonne disposition, malgré d'apparents démentis sur une réunion le mois prochain, a noté Matt Smith, de ClipperData. Alexander Novak, le ministre Russe de l'Energie, a déclaré que son pays avait été contacté par le Venezuela à propos d'une réunion de ce type, mais que tout se résumait à cela, tandis que de hauts responsables de l'OPEP ont fait peu de cas de cette idée.
- Chevron dans le rouge
"Même s'il y a quelques démentis sur une réunion, le marché garde l'impression que les discussions se poursuivent et c'est une lueur d'espoir suffisante pour donner un coup de pouce", a jugé Phil Flynn, de Price Future Group.
A ce titre, le marché a digéré vendredi l'annonce d'une nouvelle baisse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, à 498 unités cette semaine contre plus de 1.200 un an plus tôt.
Autre symbole des effets du plongeon des prix de l'or noir, la major pétrolière américaine Chevron a essuyé sa première perte trimestrielle en treize ans et promis de durcir sa cure d'austérité pour limiter la casse.
Le marché a aussi résisté à des rumeurs selon lesquelles l'Iran, qui appartient à l'Opep et s'apprête à faire son retour sur le marché mondial à la suite de l'accord sur son programme nucléaire, avait prévenu qu'il ne participerait pas à une baisse organisée de production.
"La grande nouvelle du jour, c'est le fait que le Japon a mis en place des taux d'intérêt négatifs", a jugé M. Flynn. "Si l'on continue à voir les banques centrales soutenir l'économie, cela donnera une nouvelle raison de croire à une amélioration de la demande de pétrole."
Toutefois, ces mesures risquent aussi de peser indirectement sur le marché pétrolier car elles vont plomber le yen face au dollar et donc rendre plus coûteux l'or noir, dont le commerce est libellé en monnaie américaine.
(c) AFP