Le pétrole monte nettement dans l'espoir de mesures contre la surabondance
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en mars a pris 1,11 dollar à 31,45 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a gagné 1,30 dollar à 31,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Après avoir chuté au plus bas depuis 2003, le marché pétrolier se montre très hésitant depuis la fin de la semaine dernière, avec un bond de près de 10% vendredi, une nette baisse lundi, puis une franche reprise ce mardi.
"C'est probablement le principal facteur", a-t-il estimé, relativisant néanmoins les "zigzags" du marché.
Alors que l'excès d'offre a largement contribué à plomber le marché depuis 2014 et que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a donné un nouveau coup de boutoir aux cours fin 2015 en s'abstenant de se fixer des objectifs chiffrés, l'agence de presse russe TASS a rapporté que le géant pétrolier Lukoil avait demandé au Kremlin de travailler à un accord de production avec le cartel.
"Si cela est vrai, c'est une grande nouvelle", a jugé David Hufton, analyste chez PVM.
- Doutes sur la Chine
"Comme l'a souligné Abdallah al Badri, le secretaire général de l'OPEP, lors d'une conférence donnée lundi à Londres, il y a manifestement des arguments économiques pour réduire la production afin de soutenir les prix", a reconnu Tim Evans de Citi. "Qu'il faille réduire l'offre, c'est clair - et ça l'est depuis un an et demi - mais on ne peut être sûr que l'Arabie saoudite et ses alliés dans l'OPEP soient prêts à revenir négocier".
"Et sans l'Arabie saoudite, il ne pourra simplement pas y avoir d'accord et le marché en sera réduit à se rééquilibrer naturellement avec une baisse de la production hors de l'OPEP, ce qui est un processus lent et toujours douloureux", a-t-il insisté.
L'attitude de Ryad est d'autant plus incertaine que le marché s'apprête à un retour de l'Iran, autre membre de l'OPEP mais rival géopolitique de l'Arabie saoudite, sur le marché pétrolier à la suite de la levée de sanctions liées à son programme nucléaire.
Dans les deux cas, "une hausse des réserves de brut semble être à l'ordre du jour", a rapporté Matt Smith de ClipperData. "Cela intervient au moment où l'on n'est qu'à 4,4 millions de barils d'un record".
En outre, sur le front de la demande, les investisseurs restent sous le coup de "craintes d'un ralentissement économique, particulièrement en Chine" ont souligné les analystes d'Unicredit.
Ils évoquaient "un cercle vicieux avec des marchés d'actions en chute libre qui font pression sur tous les actifs à risque dont le pétrole", tandis que parallèlement "on accuse la faiblesse des prix du brut d'entraîner les marchés boursiers à la baisse".
La Bourse de Shanghai a plongé de plus de 6% en clôture mardi, plombée par des ventes massives dans un climat de panique générale, ce qui accentue les doutes sur la solidité économique de la Chine, premier pays importateur d'or noir.
(c) AFP