Le pétrole poursuit sa marche en avant, aidé par une conjonction de facteurs
Vers 17H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 31,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,28 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance prenait 2,08 dollars à 31,61 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir perdu depuis le début de l'année environ 30% de leur valeur, ont amorcé une reprise jeudi après la publication des derniers chiffres sur les réserves américaines de brut, qui ont montré un fort déclin des stocks de produits distillés (-1 million de barils).
Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, c'est "une conjonction de facteurs qui explique cette forte remontée: le rebond technique inévitable" après la forte chute subie par les cours depuis début janvier, "l'effet d'entraînement sur les autres marchés provoqué par le rebond des indices dans la foulée de Mario Draghi", le président de la Banque centrale européenne et "l'éventuelle levée des sanctions contre la Russie".
Le secrétaire d'État américain John Kerry a en effet réaffirmé vendredi que si la Russie appliquait pleinement les accords de Minsk pour régler le conflit dans l'est de l'Ukraine, les sanctions qui pèsent sur Moscou pourraient être levées dans les prochains mois.
Cela "pourrait permettre de favoriser le retour des capitaux étrangers dans le pays, un préalable nécessaire pour que l'industrie pétrolière russe demeure compétitive", observait M. Dembik.Avec la reprise des Bourses, elles-mêmes entraînées jeudi par un discours volontariste du président de la BCE européenne, Mario Draghi, on voit que "les esprits se calment et on peut envisager le marché plus logiquement", commentait Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.
Mario Draghi a affirmé son intention jeudi de "ne pas capituler" dans sa lutte pour faire repartir l'inflation et a assuré que son institution allait "réévaluer sa politique monétaire" en mars.
De leur côté, les analystes de Capital Economics relevaient que les cours du brut avaient bénéficié des commentaires du président de la compagnie pétrolière nationale saoudienne Aramco selon lesquels les prix du pétrole étaient "irrationnels".
Ils jugeaient en outre que l'annonce d'une tempête de neige imminente aux États-Unis devrait également apporter un soutien tangible aux cours en encourageant la demande pour le fioul de chauffage.
Pour autant, M. Dembik doutait que les prix s'orientent vers une inversion réelle de tendance, faute de changement dans la situation générale du marché.
"Pour bien comprendre le marché pétrolier, il y a deux éléments qui jouent sur le long terme: les rapports de force entre les pays exportateurs et les fondamentaux en termes de production. Ces deux aspects n'ont pas changé donc, de mon point de vue, rien ne permet de corroborer l'hypothèse d'un niveau plancher", concluait l'analyste.
(c) AFP