Le pétrole de nouveau en chute libre dans un marché saturé d'offre
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 27,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,96 dollar à 26,50 dollars.
"Les craintes actuelles entourant la surabondance extrême d'offre pétrolière sur les marchés mondiaux ont largement encouragé les investisseurs pariant sur la baisse des cours, les opérateurs ayant impitoyablement attaqué le WTI", relevait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Le pétrole échangé à New York, qui était passé en début d'échanges asiatiques sous la barre des 28 dollars le baril, a creusé ses pertes jusqu'à s'installer sous les 27 dollars, tombant même peu avant 17H10 GMT à 26,45 dollars, soit un minimum depuis début mai 2003.
De son côté, la référence européenne du brut est tombée à la même heure jusqu'à 27,29 dollars le baril, un plus bas depuis début novembre 2003.
Selon M. Otunuga, les prix du pétrole restaient fortement orientés à la baisse, tandis que les craintes croissantes entourant le retour de l'Iran sur un marché international déjà lourdement saturé ont renforcé la méfiance des investisseurs à l'égard du pétrole, compromettant par conséquent tout espoir de reprise des cours.
Dans son dernier rapport mensuel publié mardi, l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) estime en effet que les prix du pétrole pourraient continuer à baisser car l'offre devrait rester surabondante cette année du fait de la hausse de la production de l'Iran.
L'Iran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d'un million, mais le pays a annoncé dès lundi qu'il comptait augmenter sa production de 500.000 barils par jour.
"Il faut bien comprendre que le marché ne trouvera certainement pas de cours plancher de lui-même. Le niveau des 30 dollars, qui constituait pourtant un seuil psychologique majeur, n'a tenu que quelques jours. Étant donné qu'une embellie au niveau de la demande en pétrole est improbable, seul un changement de ton de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et notamment de l'Arabie Saoudite, pourrait permettre une stabilisation des cours", notait de son côté Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
"Cependant, aujourd'hui, rien ne semble inciter le pays à changer de stratégie alors qu'elle est gagnante non seulement face au pétrole de schiste mais aussi face à la Russie", poursuivait l'analyste.
De fait, le cartel a indiqué lundi prévoir un début de "rééquilibrage" du marché pétrolier en 2016, la baisse des prix qu'elle a favorisée devant peser sur la production de ses concurrents et contribuer à atténuer l'excédent structurel d'offre.
L'AIE prévoit pourtant que la hausse de la production iranienne contrebalancera largement la baisse de régime des producteurs non membres de l'OPEP, comme les États-Unis. Ainsi, même si la production des pays non membres de l'OPEP va baisser, entraînant un ralentissement du rythme de la constitution des stocks mondiaux au second semestre, le marché continuera à "se noyer dans un surplus d'offre", a prévenu l'agence énergétique basée à Paris.
(c) AFP