Le pétrole creuse ses pertes dans un marché fébrile après la levée des sanctions iraniennes
Vers 17H40 GMT (18H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 28,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 23 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour livraison en février perdait quant à lui 39 cents à 29,03 dollars.
Les références européenne et américaine du brut ont déjà fortement creusé leurs pertes en fin de semaine dernière, finissant sous les 30 dollars vendredi et signant ce lundi à l'ouverture des échanges asiatiques de nouveaux plus bas en plus de douze ans, plombées par les attentes d'un afflux imminent de pétrole iranien.
La levée des sanctions occidentales pesant sur l'Iran à la faveur de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire intervenue samedi a en effet ouvert la voie au plein retour de Téhéran dans un marché croulant déjà sous les excédents.
Le prix de la référence européenne du brut est ainsi tombé à 27,67 dollars le baril, un minimum depuis le 25 novembre 2003, tandis que son homologue new-yorkais a atteint au même moment 28,36 dollars le baril, un plus bas depuis le 30 octobre 2003.
C'est l'Iran que nous avons à blâmer (ce lundi) pour la faiblesse des prix du pétrole, qui ont vu le Brent s'échanger en dessous de 28 dollars le baril au début des échanges, commentait James Hughes, analyste chez GKFX.
Après que les sanctions des États-Unis et de l'Union européenne contre l'Iran ont été levées, Téhéran a ordonné une augmentation de sa production de pétrole de 500.000 barils par jour, ajoutant à l'énorme problème d'excédent qui domine actuellement les marchés mondiaux, ajoutait l'analyste.
De son côté, Christopher Dembik, analyste chez saxo Banque, jugeait que l'élément moteur de la chute des cours restait la cassure à la baisse des 30 dollars le baril.
Dans ce contexte, le dernier rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dans lequel le cartel prévoit un début de rééquilibrage du marché pétrolier en 2016, a été de peu de soutien pour les prix.
Selon l'OPEP, la production des pays n'appartenant pas au cartel devrait en effet plonger cette année, pour atteindre 660.000 barils par jour, soit près du double du déclin de 380.000 barils par jour qu'elle avait anticipé en décembre.
Ainsi, Fawad Razaqzada, analyste chez Forex, estimait que l'arrivée de nouveaux barils iraniens sur le marché ne devrait pas encourager l'OPEP à revoir sa stratégie, mais l'encourager au contraire à poursuivre sa guerre des prix.
L'Iran avait aussi prétendu précédemment qu'il allait (ensuite) augmenter sa production (quotidienne) de 500.000 barils en plus pour atteindre une hausse d'un million de barils par jour en six mois une fois les sanctions levées. Pour ce faire, Téhéran pourrait devoir vendre son pétrole moins cher afin d'attirer de nouveaux consommateurs, et cela pourrait marquer le début d'une guerre des prix au sein de l'OPEP, observait l'analyste.
(c) AFP