Le pétrole se ressaisit à la faveur d'un rebond essentiellement technique
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 31,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 72 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance prenait 74 cents à 31,18 dollars.
Les cours du pétrole - qui se sont à nouveau fortement repliés mardi, le WTI franchissant même brièvement à la baisse le seuil des 30 dollars le baril pour la première fois depuis douze ans - se reprenaient mercredi, dans le sillage de statistiques meilleures qu'attendu sur le commerce en Chine et dans l'attente des dernières données sur les stocks américains de brut.
Le pétrole échangé à New York est en effet tombé mardi jusqu'à 29,93 dollars le baril, soit un minimum depuis le 2 décembre 2003, tandis que le pétrole échangé à Londres a atteint 30,34 dollars, un plus bas depuis le 6 avril 2004.
Mais selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, le franchissement mardi du seuil des 30 dollars le baril est "l'élément moteur" de la reprise des cours ce mercredi.
"Beaucoup d'investisseurs avaient des positions vendeuses à 30 dollars qui ont donc été débouclées hier. Les acheteurs sont ensuite rentrés sur le marché considérant que les cours ne peuvent pas aller plus bas à court terme et que le niveau des 30 dollars pourrait servir de cours plancher, au moins à court terme", expliquait-il.Les cours du brut étaient par ailleurs soutenus par des données encourageantes sur le commerce extérieur chinois, qui ont montré un rebond surprise des exportations en décembre, et une hausse des importations de pétrole, de bon augure pour la demande du premier consommateur d'énergie au monde.
"Les chiffres des importations chinoises publiés (mercredi) ont dissipé les récentes inquiétudes concernant la demande chinoise, alors qu'il n'y a (en fait) aucune indication d'une demande plus faible", soulignaient les experts de Commerzbank.
Profitant de la faiblesse des cours du pétrole, la Chine a au contraire vu ses importations d'or noir "grimper en décembre à un niveau record de 7,8 millions de barils par jour", selon les chiffres publiés mercredi par les douanes, précisaient-ils.
"Cela les place à un bon 20% au-dessus des importations du mois précédent", ajoutaient les analystes de Commerzbank.
M. Dembik estimait cependant que ces bonnes statistiques avaient "pesé dans la balance, mais de façon marginale" pour expliquer le rebond des cours du brut.
Ces derniers bénéficiaient également de la publication mardi des chiffres de l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), selon lesquels les stocks américains de brut ont décliné la semaine dernière, avant les données officielles du département américain de l'Énergie (DoE) attendues ce mercredi à 15H30 GMT.
"Après la clôture des échanges (américains), l'API a révélé une chute hebdomadaire des réserves américaines de brut de 3,9 millions de barils, dont une baisse de 300.000 millions de barils au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud)", notait David Hufton, analyste chez PVM.
"Cependant, les stocks d'essence ont à nouveau fortement augmenté de 7 millions de barils et ceux de produits distillés de 3,7 millions de barils", selon les chiffres de l'API, poursuivait l'analyste.
Selon la prévision médiane des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks de brut se seraient en revanche étoffés de 2 millions de barils, tandis que ceux d'essence auraient augmenté de 2,5 millions de barils, et ceux de produits distillés (dont le diesel et le fioul de chauffage) de 1,5 million de barils.
La plupart des analystes se montraient toutefois prudents face au rebond des cours, imputable essentiellement à des facteurs techniques, alors que la situation fondamentale de l'offre et de la demande n'a pas changé sur le marché pétrolier.
"Qu'y a-t-il de nouveau ? Avons-nous réellement des preuves de la reprise de la Chine, ou une solution à la surabondance de l'offre, notamment de pétrole ? Ceci est peut-être un rebond mais la tendance baissière du marché depuis plusieurs mois ne peut être ignorée", tempérait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
(c) AFP