La chute du pétrole continue à ses plus bas depuis 12 ans
Peu avant la clôture, il a même plongé sous le seuil des 30 dollars, tombant jusqu'à 29,93 dollars, ce qui constitue là aussi une première depuis décembre 2003.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a reculé de 69 cents à 30,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), soit son plus bas niveau depuis avril 2004.
Le marché reste sous pression, à cause des implications du retour imminent de l'Iran avec la levée imminente de sanctions contre Téhéran, et du fait que l'on n'attend aucune mesure de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Dominée par l'Arabie saoudite, suivie par les autres monarchies du Golfe, l'OPEP avait donné fin 2015 un coup au marché en s'abstenant de se fixer des objectifs chiffrés de production.
Signe que cette stratégie provoque des tensions au sein même du cartel, le ministre nigérian des Ressources pétrolières, qui assurait la présidence de l'OPEP jusqu'au 31 décembre, s'est prononcé pour la tenue d'une réunion extraordinaire début mars.
Mais, immédiatement après, un ministre des Emirats arabes unis (EAU) a rejeté l'idée, a expliqué M. Lipow.
Le Ministre de l'Energie, Suhail al-Mazrouei, a dit s'attendre à une reprise du marché pétrolier avant la fin de l'année, en dépit de la dégringolade actuelle des prix.
- La Chine inquiète toujours
Dans ce contexte, le marché n'a guère trouvé de soutien dans des actualités plus favorables, comme l'annonce par le département américain de l'Energie (DoE) que la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis devrait décliner en février pour le septième mois de suite.
Parallèlement, dans un rapport mensuel séparé, le DoE a estimé que la production de pétrole baisserait de quelque 700.000 barils par jour (bj) l'an prochain aux Etats-Unis, soit plus que dans sa précédente estimation, mais le marché n'a guère salué cette annonce.
"Pour que le marché se stabilise, il faut que la production continue à baisser aux Etats-Unis et que les investissements continuent à diminuer", comme le montre l'annonce mardi par le groupe britannique BP de 4.000 suppressions de postes, mais aussi "que la demande mondiale augmente", a prévenu M. Lipow. "Or, le marché s'inquiète désormais d'un ralentissement en Chine".
Dans le même ordre d'idée, l'Inde, un pilier des marchés émergents, a publié une statistique préoccupante, avec une chute sur un an de sa production industrielle en novembre, soit la première depuis octobre 2014, a remarqué Matt Smith, de ClipperData.
Il rappelait que le marché devrait désormais se retourner vers les Etats-Unis, où la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) doit publier après la clôture ses estimations hebdomadaires sur le niveau de l'offre américaine, avant les chiffres officiels du DoE le lendemain.
(c) AFP