Le pétrole plonge à nouveau dans un marché hésitant
Vers 17H45 GMT (18H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 30,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,13 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance lâchait 1,31 dollar à 30,09 dollars.
Le pétrole échangé à Londres est en effet tombé mardi vers 17H40 GMT 30,40 dollars le baril, un minimum depuis le 6 avril 2004 tandis que le pétrole échangé à New York a atteint au même moment à 30,06 dollars le baril, un plus bas depuis le 2 décembre 2003.
Les prix du pétrole "ont fait des aller-retour entre gains et pertes, s'approchant de leurs plus bas en douze ans après qu'une série de banques d'investissement ont revu à la baisse leur prévisions, (tablant désormais) sur un baril aussi bas que 10 dollars", à l'image de Standard Chartered, observait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Ceci est venu s'ajouter aux incertitudes autour de la demande de brut en Chine alors que la deuxième économie mondiale montre de plus en plus de signes d'essoufflement et aux craintes entourant l'appréciation du dollar. Un ensemble de facteurs qui expliquent la volatilité actuelle des cours, selon M. Lawler.
Toute hausse du dollar rend en effet les achats de matières premières, libellées en billets verts, plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
En outre, les analystes de PVM soulignaient que les rumeurs ayant un temps fait état de la possible tenue d'une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient rapidement été balayées par des déclarations du ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis.
"Une telle éventualité a cependant été rapidement rejetée par le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis qui a répété qu'il faudrait du temps pour que la stratégie du cartel l'emporte", ajoutaient les analystes de PVM.
"Je ne vois pas ce qui pourrait obliger l'Arabie saoudite et ses alliés à changer de stratégie alors que celle-ci est payante face au pétrole de schiste américain et même face à d'autres pays producteurs, comme la Russie, dont la production devrait diminuer cette année", abondait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Parmi les rares éléments encourageants sur le plan de l'offre, le marché a en effet digéré mardi l'annonce par le département américain de l'Énergie (DoE) que la production de pétrole de schiste aux États-Unis devrait décliner en février pour le septième mois de suite.
"La chute de la production de pétrole de schiste devrait s'accélérer dans les mois à venir", prévenaient les experts de Commerzbank.
Dans ce contexte, les investisseurs guetteront particulièrement mercredi les dernières statistiques du département américain de l'Énergie (DoE) sur l'état des réserves américaines de brut.
Une première estimation de ces dernières sera donnée mardi après la clôture des échanges américains par l'association professionnelle American Petroleum Institute (API).
(c) AFP