Le pétrole cède encore un peu de terrain à l'ouverture à New York
Vers 14H10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février cédait 27 cents à 36,49 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), alors que quelques minutes avant l'ouverture encore il s'affichait en hausse dans les échanges électroniques.
"Après les mouvements à la hausse puis à la baisse hier je crois que les gens sont un peu réticents à se lancer dans ce marché", a commenté Matt Smith, chez ClipperData.
Selon lui, c'est par crainte des investissements risqués que le pétrole a fini la journée de lundi en baisse, "et je crois que cela continue aujourd'hui. En plus on voit le dollar se renforcer, et cela va à l'encontre d'un rebond du brut", a-t-il ajouté.
Les échanges de brut étant libellés en dollars, tout renforcement du billet vert pénalise en effet les acheteurs munis d'autres devises.
Globalement, "il y a toujours énormément d'inquiétudes pour l'économie et cela fait plus que compenser les inquiétudes géopolitiques", a-t-il conclu.
La brouille entre l'Arabie saoudite et l'Iran au sujet de l'exécution d'un dignitaire chiite est devenue une crise diplomatique majeure, Ryad et ses alliés sunnites ayant rompu ou réduit leurs relations avec Téhéran.L'Arabie saoudite est le premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Iran est également un important membre, aussi certains investisseurs s'inquiétaient-ils de ce que les tensions bilatérales perturbent l'offre de brut.
Plusieurs analystes ont cependant estimé que cette nouvelle crise diplomatique au Moyen-Orient avait servi d'excuse aux acteurs du marché pour réaliser des achats à bon compte et que le rebond des cours serait probablement de courte durée.
"Il n'y a pas d'indication actuellement que les niveaux de production de pétrole pourraient changer, ce qui signifie que la surabondance de l'offre combinée aux craintes pour l'économie mondiale vont laisser le pétrole déprimé", a ainsi analysé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
De même, Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, estimait que la crise irano-saoudienne n'était finalement pas apparue suffisamment menaçante pour maintenir durablement les cours à la hausse, alors que les fondamentaux de l'offre et de la demande restent baissiers pour les cours.
"Le risque le plus immédiat (émanant) des tensions grandissantes entre l'Arabie saoudite et l'Iran est probablement la levée des sanctions visant Téhéran. Si elles ne sont pas levées comme prévu, l'Iran ne sera pas capable d'augmenter ses exportations en 2016 comme cela est largement attendu", soulignait-il.
En outre, le renforcement du dollar pesait également sur les cours du brut.
Enfin, notaient les analystes de Commerzbank, "la médiocrité des chiffres sur l'activité industrielle en Chine et aux Etats-Unis relance les inquiétudes sur un ralentissement de la demande dans les deux pays plus gros consommateurs de pétrole".
(c) AFP