Le pétrole se reprend après son fort repli de lundi
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 37,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 76 cents à 37,57 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui se sont affichés dans le vert dès le début des échanges européens, ont accru leurs gains à partir de la mi-journée.
Pour Carl Larry, chez Frost & Sullivan, ce rebond est surtout dû à la prudence d'investisseurs hésitant à parier trop sur la baisse des cours mais a toutes les chances de faire long feu et de déboucher sur une clôture en baisse dans un marché restant sous pression.
En outre, M. Larry n'excluait pas que la publication mercredi des stocks de brut aux États-Unis, s'ils s'avéraient en hausse, entraîne de nouveau les cours dans une spirale baissière, alors que les prix du pétrole ont atteint en début de semaine dernière de nouveaux plus bas depuis la mi-2004 pour le Brent et depuis le début 2009 pour le WTI.
L'association professionnelle American Petroleum Institute (API) doit publier mardi une première estimation de l'état des stocks de brut et de produits pétroliers aux États-Unis, avant les chiffres du ministère américain de l'Énergie (DoE) mercredi à 15h30 GMT.Un recul inattendu et considérable des réserves américaines de brut la semaine dernière avait permis aux cours de brièvement rebondir.
Mais dès lundi, les références européenne et américaine du brut ont effacé la hausse enregistrée en fin de semaine dernière, se repliant chacune de quelque 3% après la publication d'indicateurs inquiétants en Chine et au Japon et la présentation d'un budget saoudien ne laissant entrevoir aucune mesure de soutien pour le marché.
Ryad, premier exportateur mondial de pétrole, a en effet subi un déficit budgétaire record en 2015 sur fond de chute de plus de 60% des prix du brut depuis l'été 2014.
Des mesures d'austérité ont été décidées pour juguler ce déficit, que des analystes mettent sur le compte de la politique saoudienne consistant à laisser chuter les cours de l'or noir pour ne pas risquer de perdre des parts de marché.
Selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, cette politique pourrait continuer de faire souffrir Ryad et les autres pays producteurs du Golfe l'an prochain. "Si la combinaison de la levée des interdictions d'exporter du pétrole en Iran et aux États-Unis se traduit par une faiblesse prolongée des cours, les risques géopolitiques dans les pays du Golfe vont augmenter", a-t-il prévenu.
(c) AFP