Menu
A+ A A-

Chute du pétrole: l'Azerbaïdjan subit sa deuxième dévaluation en un an

prix du petrole bakouBakou: L'Azerbaïdjan, frappé de plein fouet par la chute des cours du pétrole, a décidé lundi de laisser évoluer librement sa monnaie, le manat, qui a aussitôt perdu le tiers de sa valeur, faisant subir au pays du Caucase sa deuxième dévaluation en moins d'un an.
De la Russie au Kazakhstan en passant par le Turkménistan et donc l'Azerbaïdjan, les exportateurs d'hydrocarbures de l'ex-espace soviétique se trouvent acculés à des remèdes douloureux pour s'adapter à la déroute des prix du brut, au plus bas depuis plus de dix ans à Londres.

Dans un communiqué, la banque centrale d'Azerbaïdjan, qui avait dépensé plus de la moitié de ses réserves de devises pour défendre la monnaie depuis le début de l'année, a annoncé cesser ses interventions sur le manat, dont le taux sera fixé en fonction de l'offre et de la demande. Elle a expliqué sa décision, qui s'applique dès lundi, par la chute des cours du pétrole et la dépréciation continue des monnaies des pays partenaires, qui commencent à affecter l'économie azerbaïdjanaise.

Après cette décision, le manat s'est effondrée de 32%, le dollar s'échangeant à 1,55 manat contre 1,05 vendredi.

Il s'agit de la deuxième dévaluation cette année dans un pays qui a connu plusieurs années de prospérité lorsque les prix du pétrole étaient élevés, symbolisées par la construction de gratte-ciel ultramodernes dans la capitale Bakou.

Le gouvernement du président Ilham Aliev, qui dirige le pays sans partage depuis douze ans, a également pris des mesures de réduction des dépenses publiques pour s'adapter à la baisse de ses revenus.

Au-delà de l'Azerbaïdjan, toutes les ex-républiques soviétiques riches en hydrocarbures pâtissent doublement de l'effondrement des cours du pétrole, passés de plus de 100 dollars à l'été 2014 à 36 dollars lundi à Londres. Il faut remonter à mai 2004 pour retrouver un tel niveau.

Outre la baisse directe de leurs revenus, ces pays sont affectés par la récession en Russie, elle aussi dépendante du pétrole et du gaz, avec qui ils maintiennent d'étroits liens commerciaux.

Dans ce contexte, maintenir la monnaie à flot coûte très cher en interventions sur les marchés et réduit la compétitivité par rapport à la Russie qui a laissé plonger sa monnaie dès la fin 2014. Laisser la monnaie se déprécier permet en outre de maintenir les revenus budgétaires puisque les ventes d'hydrocarbures sont effectuées en dollars.


- Décisions impopulaires

Pour l'Azerbaïdjan, dont les exportations d'énergie couvrent les trois quarts des revenus budgétaires, la dévaluation devrait se traduire par une économie de près de deux milliards de dollars pour son fonds souverain, financé par la manne pétrolière et utilisée pour des travaux d'infrastructures, a rapporté l'agence Interfax-Azerbaïdjan.

Mais pour la population, la mesure risque d'entraîner une flambée des prix. Et selon le FMI, si la dévaluation de février avait eu un effet positif sur le budget, elle avait affecté le secteur financier en raison d'une dollarisation de l'économie, la population préférant conserver ses économies en monnaie américaine.

Le Fonds prévoit un ralentissement de la croissance du pays à 2,5% l'an prochain contre 4% cette année, mais ces prévisions datent d'avant la récente rechute du marché pétrolier.

Si les autorités azerbaïdjanaises ont décidé d'agir de nouveau, c'est parce qu'elles s'inquiétaient de l'accumulation de divers déséquilibres dans l'économie liés à la chute des cours du pétrole et du fait que les autres exportateurs de pétrole de la région ont dévalué encore davantage, selon Oleg Kouzmine, économiste de la banque d'investissement Renaissance Capital.

Par ailleurs, cela pourrait être lié à la volonté d'appliquer toutes les décisions impopulaires en 2015 pour commencer 2016 avec une page blanche, a ajouté cet expert basé à Moscou.

En Asie centrale, le Kazakhstan a suivi le même chemin: en août, il a laissé évoluer librement sa monnaie, la tenge, qui a depuis perdu 40% de sa valeur, conduisant à une envolée des prix, et décidé de privatiser certains actifs clés de l'Etat pour augmenter ses revenus.

Le Turkménistan, également riche en hydrocarbures, a dévalué sa monnaie de 20% début 2015.



(c) AFP

Commenter Chute du pétrole: l'Azerbaïdjan subit sa deuxième dévaluation en un an



    Communauté prix du baril


    Les dernières actualités des prix du pétrole

    mercredi 22 janvier 2025 à 21:50

    Le pétrole recule, toujours dans l'incertitude des droits de…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé en baisse mercredi, évaluant les déclarations de Trump sur les droits de douane...

    mercredi 22 janvier 2025 à 14:00

    Halliburton publie des résultats en repli au 4e trimestre

    New York: Le groupe parapétrolier américain Halliburton a publié mercredi des résultats en repli au quatrième trimestre, pénalisé par la baisse de...

    mercredi 22 janvier 2025 à 13:10

    Hausse légère du pétrole, le marché circonspect face à Trump

    Londres: Le marché pétrolier continue d'évaluer avec prudence les effets des décrets de Donald Trump sur l'énergie, qui visent à produire davantage...

    mardi 21 janvier 2025 à 21:36

    Le pétrole chute alors que Trump promet de "forer à tou…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé en baisse mardi, après que Trump a déclaré la veille un "état d'urgence...

    mardi 21 janvier 2025 à 13:20

    Trump promet de "forer à tout-va", le pétrole en b…

    Londres: L'état d'"urgence énergétique" national annoncé par Donald Trump lors de son discours d'investiture, qui vise à doper la production d'hydrocarbures des...

    mardi 21 janvier 2025 à 12:00

    🇺🇸 Trump : vers un nouveau leadership mondial de l’énergie p…

    Washington: Dans un contexte géopolitique tendu et face aux défis climatiques, Donald Trump entend renverser l’héritage énergétique de l’administration Biden pour rétablir...

    lundi 20 janvier 2025 à 17:30

    Le pétrole lesté par un possible sursis sur les droits de do…

    Londres: Les cours du pétrole sont en baisse lundi, plombés par des informations de presse selon lesquelles Donald Trump n'instaurera pas de...

    lundi 20 janvier 2025 à 12:00

    Le pétrole en léger recul avant l'investiture de Trump

    Londres: Les cours du pétrole sont en très légère baisse lundi, encouragés dans cette direction par l'accord de cessez-le-feu à Gaza, mais...

    vendredi 17 janvier 2025 à 21:40

    Le pétrole recule avant l'investiture de Trump

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont reculé vendredi, poursuivant leur baisse entamée la veille, plombés par les incertitudes entourant les...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Mardi 21 janvier 2025 Les États-Unis sont le premier producteur de pétrole, la Chine en est le premier importateur et le Venezuela détient les plus grandes réserves prouvées au monde.

    📈 Conflit au Moyen-Orient: pourquoi la hausse du pétrole reste contenue

    Le mercredi 02 octobre 2024

    Analyse: En dépit des tensions grandissantes au Moyen-Orient, l'augmentation des cours du pétrole reste contenue, Téhéran et Washington n'ayant aucun intérêt à une escalade et l'offre restant abondante.

    Lire la suite

    📅 Les dates qui ont vu le pétrole flamber à plus de 100 dollars

    Le jeudi 24 février 2022

    Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans, après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "opération militaire" en Ukraine. Retour sur les précédents épisodes lors desquels le baril a franchi le seuil symbolique des 100 dollars.

    Lire la suite

    🔥 Proche-Orient : choc pétrolier possible si la situation venait à se dégrader

    Le mardi 24 octobre 2023

    Paris: Un nouveau choc pétrolier pourrait se produire en cas de dégradation de la situation au Proche-Orient, d'où proviennent un tiers des exportations mondiales d'or noir, a souligné mardi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.

    Lire la suite