Le brut en légère hausse, le marché nerveux avant les stocks américains
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 114,90 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 37 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (NYMEX) le baril de "light sweet crude" (WTI) livré à la même échéance gagnait 26 cents à 100,55 dollars.
Aidés par un affaiblissement de la monnaie américaine, les prix continuaient cependant "de pâtir des inquiétudes persistantes sur l'économie (américaine) et de la chute de la Bourse de New York", qui a enregistré mercredi sa plus forte baisse en près de dix mois, observait Peter Bassett, de Westhouse Securities.
Plusieurs indicateurs décevants publiés aux Etats-Unis renforçaient la nervosité des opérateurs, qui redoutent un ralentissement de la demande de brut américaine face à un niveau de prix élevés et au manque de vigueur de la reprise économique dans le pays.
L'indice ISM des directeurs d'achat dans l'industrie a ainsi baissé plus que prévu, montrant un fort ralentissement de l'activité du secteur aux Etats-Unis.
Par ailleurs, la chute des créations d'emplois dans le secteur privé en mai annoncée par le cabinet ADP était de mauvais augure avant le très attendu rapport mensuel officiel sur l'emploi et le chômage américains, publié vendredi.
"Le marché demeure extrêmement sensible aux indicateurs macroéconomiques (...) il est évidemment très inquiet du ralentissement de la croissance économique des principaux consommateurs pétroliers de la planète", c'est-à-dire les Etats-Unis et la Chine, observait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
"En ce moment, les craintes d'une érosion de la demande l'emportent sur les inquiétudes d'une réduction de l'offre" à moyen terme, notamment en raison de l'absence sur le marché de la production libyenne, ajoutait-il.
Dans ce contexte, les investisseurs tourneront leur attention vers le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) publié jeudi, avec un décalage d'un jour en raison du lundi férié aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une diminution des stocks américains de brut de 1,2 million de barils la semaine passée, mais aussi de 200'000 barils pour les produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
Ils s'attendent en revanche à une augmentation de 300'000 barils des stocks d'essence.
Alors que le précédent week-end, prolongé lundi par Memorial Day, marque le début des grands déplacements automobiles estivaux aux Etats-Unis, les investisseurs scrutent l'évolution de la demande d'essence, qui avait montré des signes de faiblesse ces dernières semaines.
La fédération professionnelle américaine API, qui publie ses propres estimations, a fait état mercredi soir d'une forte hausse des réserves de brut et d'essence, respectivement en hausse de 3,5 millions de barils et de 1,5 million de barils la semaine dernière.