Le pétrole s'enfonce davantage, dans le sillage du dernier rapport de l'AIE
Vers 11H05 GMT (12H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 39,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 62 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents à 36,29 dollars.
Ils ont encore creusé leurs pertes vendredi, atteignant de nouveaux plus bas en près de sept ans, après la publication du dernier rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).
Le WTI est tombé à 36,12 dollars le baril vers 10H40 GMT, signant un nouveau plus bas depuis le 19 février 2009 tandis que le Brent a atteint au même moment 38,90 dollars, un minimum depuis le 31 décembre 2008.
L'AIE a confirmé vendredi ses précédentes estimations du mois de novembre, selon lesquelles l'offre de pétrole devrait encore augmenter de 1,2 million de barils par jour l'an prochain, après une croissance de 1,6 mbj cette année.
L'Agence estime en outre que les prix bas du brut vont entraîner une baisse de 600.000 barils par jour de l'offre hors-Opep, aux coûts de production plus importants.
En outre, un nouveau mouvement de vente a été encouragé par le rapport mensuel de l'Opep (publié jeudi), selon lequel la production de pétrole du cartel a grimpé en novembre de 230.000 barils à 31,7 millions de barils par jour, observaient les analystes de Commerzbank.
Selon eux, l'AIE a aussi fait preuve d'un plus grand pessimisme dans le rapport qu'elle vient de publier et ne s'attend désormais pas à ce que l'excès d'offre soit résorbé avant la fin de 2016.
Le rapport mensuel de l'Opep a prévu une chute de l'offre de pétrole des pays hors-Opep l'an prochain, couplée avec une hausse de la demande mondial, ce qui devrait aider à soutenir les prix, relevait pour sa part Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le marché a cependant davantage concentré son attention sur le court terme et le fait que la production de pétrole de l'Opep même durant le mois de novembre a atteint son plus haut niveau en trois ans, ajoutait l'analyste.
Selon les analystes de Commerzbank, la perspective à long terme pesait également, et notamment la question de savoir combien de temps le marché allait rester excédentaire.
Certes, l'Opep a revu à la baisse ses optimistes estimations concernant l'offre et s'attend désormais à ce que la production des pays hors-Opep décline de 380.000 barils par jour l'an prochain. Selon ces prévisions, le marché restera excédentaire de la même façon, ajoutaient-ils.
Autrement dit, il ne devrait pas y avoir de +happy ending+ pour les prix du pétrole cette année, concluaient les analystes de Commerzbank.
(c) AFP