Le pétrole plonge, faute de soutien de la part de l'Opep
Vers 17H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 41,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,86 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Les cours du Brent et du WTI, qui évoluaient en territoire négatif depuis le début de la séance, ont soudainement creusé leurs pertes à la mi-journée, jusqu'à atteindre, dans le cas du Brent, de nouveaux plus bas en plus de six ans et demi.
Vers 16H30 GMT (17H30 HEC), le baril de Brent a même plongé à 41,05 dollars, soit son niveau le plus faible depuis le 24 février 2009, après avoir franchi à la baisse vers 13H40 GMT le seuil de 42,23 dollars le baril, soit son précédent plus bas datant du 24 août.
De son côté, le WTI a atteint vers 16H30 GMT également un nouveau plus bas depuis fin août, à 37,88 dollars.
Les prix se sont nettement repliés alors que l'Opep, qui pompe plus du tiers du brut mondial, s'est abstenue lors de sa réunion semestrielle vendredi à Vienne de baisser sa production en dépit des excédents pesant sur le marché, et n'a pas non plus précisé - fait inhabituel - d'objectif chiffré de production.
"La décision de l'Opep d'abandonner son quota de production de pétrole conduit à un nouvel effondrement des prix du brut", relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC markets.
"Plus que jamais, l'Opep avait besoin d'une stratégie claire pour aider à consolider les prix. Mais alors que l'Organisation n'a pas réussi ne serait-ce qu'à s'entendre sur un plafond de production de pétrole, cela ne signifie pas seulement que l'excès d'offre mondiale va rester en place pour une période bien plus importante que prévu, mais pose aussi la question de son rôle en tant que cartel", observait de son côté Fawad Razaqzada, analyste chez Gain Capital trading group.
Selon l'analyste, les pays producteurs de brut et les entreprises du secteur vont ainsi continuer à faire ce qui est dans leur meilleur intérêt et produire autant de pétrole que possible pour ne pas risquer de perdre des parts de marché.
De même, Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, observait que la décision de l'Opep de ne pas intervenir pour enrayer la chute des cours du brut revenait à laisser le marché se rééquilibrer seul via le mécanisme des prix.
"Si l'Opep n'a pas l'intention de rééquilibrer le marché, alors les prix doivent contraindre l'offre et stimuler la demande. Les réserves de pétrole vont continuer à augmenter jusqu'à ce qu'un équilibre soit atteint", prédisait ainsi M. Schieldrop.
(c) AFP