Le pétrole accuse le coup après l'Opep
Vers 11H45 GMT (12H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 42,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 42 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 71 cents à 39,26 dollars.
Le WTI reste fondamentalement orienté à la baisse et les indications persistantes selon lesquelles l'Opep souhaite laisser ses niveaux de production inchangés malgré une surabondance d'offre continue, dans l'espoir de regagner des parts de marché, vont rendre les prix vulnérables à de nouvelles pertes, relevait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Fidèle à la position adoptée un an plus tôt et maintenue il y a six mois, le cartel a en effet décidé vendredi à Vienne de maintenir sa production à ses niveaux actuels, sans toutefois annoncer explicitement - fait inhabituel - de plafond chiffré de production.
La production des pays de l'Opep, qui pompent plus d'un tiers du pétrole mondial, se situe actuellement aux alentours de 32 millions de barils par jour (mbj), selon différentes études, soit au-delà de son objectif théorique de 30 mbj qui avait été maintenu inchangé lors de la précédente réunion du cartel en juin.
Il y avait beaucoup de spéculations avant la réunion de l'Opep vendredi pour savoir si le cartel allait s'accorder sur le plafond de production existant de 30 millions de barils par jour (mbj) ou s'il allait l'augmenter, et, si tel était le cas, de combien, notaient les analystes de Commerzbank.
Or, selon ces derniers, le marché a été négativement surpris par le fait que l'Opep ait finalement échoué à se mettre d'accord sur un objectif officiel de production et ait simplement convenu que les États membres devaient étroitement surveiller les tendances du marché.
C'est pourquoi nous ne sommes guère surpris par la récente chute des prix du pétrole malgré l'affaiblissement du dollar, soulignaient les analystes de Commerzbank.
De même, Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, observait que la décision de l'Opep de ne pas intervenir pour enrayer la chute des cours du brut revenait à laisser le marché se rééquilibrer seul via le mécanisme des prix.
Tout petit risque que l'Opep puisse en réalité faire quelque chose au cours des six prochains mois a été complètement évacué après la réunion de vendredi. Avec la disparition de ce risque, les prix du pétrole s'enfoncent davantage, ajoutait l'analyste.
La hausse des prix du pétrole l'an prochain ne dépendra pas du fait que l'Opep parvienne à un accord immédiat ou à un retour au contrôle des prix car nous nous attendons à ce que les prix augmentent d'abord grâce à une solide croissance continue de la demande et à un déclin de la production pétrolière hors-Opep, concluait-on chez Commerzbank.
(c) AFP