L'Opep divisée sur la stratégie à adopter face à la chute des prix
Même si de plus en plus de voix discordantes au sein même du cartel, Venezuela en tête, appellent à une réduction de la production pour soutenir les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis la mi-2014, la plupart des analystes jugent peu probable que l'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe, poids lourds de l'organisation, consentent à des réduction de production.
Les ministres des 12 pays de l'Opep et de l'Indonésie, qui va faire son retour au sein du club après six ans d'absence, devraient ainsi, comme en juin, maintenir inchangé leur quota théorique de production fixé à 30 millions de barils par jour, même si plusieurs membres du cartel ont laissé entendre ces derniers jours que les discussions se poursuivaient pour parvenir à un accord.
Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, avait quant à lui assuré mardi à son arrivée dans la capitale autrichienne que la réunion aborderait tous les sujets et que son résultat n'était pas arrêté.
La chute des cours du brut, qui évoluent actuellement non loin de leurs plus bas en six ans et demi, est en grande partie imputable à l'offensive commerciale de l'Opep, Arabie saoudite en tête, qui inonde le marché d'or noir pour contrer l'essor des hydrocarbures de schiste aux États-Unis, mais aussi aux pays non membres du cartel, notamment la Russie, dont la production a récemment atteint des niveaux records.
- Retour de l'Iran et de l'Indonésie
Les experts estiment toutefois que les pays du Golfe, soucieux plus que jamais de préserver leurs parts de marché alors que l'Iran prépare son grand retour sur le marché, n'accepteront de réduire leur production que si les producteurs extérieurs au cartel s'engagent également dans cette voie.
Or, ni Moscou ni Téhéran ne semblent prêts à un tel compromis car ils estiment que la déprime du marché est essentiellement imputable à la production excédentaire de l'Opep, qui ne respecte pas son plafond.
Nous avons dit à de nombreuses reprises que nous ne jugeons pas opportun de baisser notre niveau de production, parce que les conditions ne sont pas les mêmes pour nous, les conditions climatiques, les conditions de production, a fait savoir jeudi le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, cité par les agences russes.
Ce dernier a par ailleurs dit ne pas s'attendre à des changements radicaux lors de la réunion du cartel, à laquelle il a précisé que la Russie ne prendrait pas part, mais jugé qu'il serait opportun pour l'Opep de respecter les quotas qu'elle fixe.
De son côté, l'Iran a de nouveau revendiqué jeudi son droit à augmenter sa production dès que la levée des sanctions occidentales serait effective, estimant que Téhéran n'avait aucune responsabilité dans la chute actuelle des cours.
C'est la responsabilité des membres producteurs de l'Opep et des autres qui ont produit plus que le plafond, s'est défendu jeudi à Vienne le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro avait pour sa part rappelé mardi à la radio nationale que le Venezuela souhaiterait que tous les pays respectent le plafond de production de l'Opep et étudient un projet de réduction de 5% de la production.
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(c) AFP