Le pétrole perd du terrain dans un marché déprimé par le surplus d'offre avant l'Opep
Vers 17H25 GMT (18H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 45,43 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 74 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 58 cents à 42,46 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, qui s'affichaient dans le rouge depuis le début de la séance, ont creusé leurs pertes dans l'après-midi, déprimés par un excès d'offre récurrent face auquel l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui tient sa prochaine réunion le 4 décembre à Vienne, ne devrait pas amender sa stratégie actuelle.
Même si les cours ont été un temps soutenu mercredi soir par une augmentation des stocks américains de brut inférieure aux estimations faites la veille par l'American Petroleum Institute (API), le rebond aura été de courte durée face à une offre américaine de nouveau en hausse (+1 million de barils) pour la neuvième semaine de suite.
Ainsi selon Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, alors que le Brent était parvenu depuis quatre jours à regagner 40% des pertes enregistrées depuis le 4 novembre, la nouvelle consolidation des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 20 novembre a porté un coup d'arrêt à ce mouvement haussier, annulant même le bénéfice de la nouvelle baisse du nombre de puits en activité aux États-Unis.
Le groupe privé Baker Hughes a en effet rapporté mercredi un repli du nombre de puits en activité aux États-Unis, selon un décompte hebdomadaire avancé de deux jours à cause du jour férié de jeudi pour Thanksgiving, ce qui semblait plutôt de bon augure en vue d'une réduction de l'offre.Le complexe pétrolier a molli après que le géant saoudien Aramco (la compagnie pétrolière publique saoudienne, NDLR) a annoncé qu'il ne réduirait pas sa production en 2016, ce qui constitue un indice clair que l'Opep laissera son actuelle stratégie de production inchangée lors de sa réunion de décembre, notaient pour leur part les analystes de PVM.
Des déclarations de l'Arabie saoudite lundi, laissant entendre que la monarchie du Golfe était prête à collaborer avec les autres producteurs de pétrole pour oeuvrer à la stabilité des prix, avaient pourtant un temps soutenu les cours.
Mais selon Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, même si la consolidation des stocks américains de brut commence à ralentir et que l'Arabie saoudite a laissé entendre son intention d'agir pour la stabilité des prix, la production de pétrole est toujours à des niveaux élevés en Arabie saoudite et en Russie, alors qu'on s'attend également à ce que l'Iran déverse sa propre offre l'an prochain.Les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis juin 2014, n'arrivent pas à se reprendre, pénalisés notamment par l'offensive commerciale des membres du cartel, Arabie saoudite en tête, qui inondent le marché d'or noir pour contrer l'essor des hydrocarbures de schiste aux États-Unis, aux dépens des prix.
(c) AFP