En nette hausse, le pétrole profite des tensions géopolitiques
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a pris 1,12 dollar à 42,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 1,29 dollar à 46,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Le marché obtient un franc soutien des tensions géopolitiques après que la Turquie a abattu un avion militaire russe, a résumé Matt Smith de ClipperData.
On craint qu'une escalade entraîne une contagion au Moyen-Orient et que cela finisse par atteindre l'offre de pétrole, a rapporté M. Smith, relativisant néanmoins la réalité de ces risques.
Beaucoup d'observateurs ont en effet du mal à croire à une dégradation immédiate de l'offre d'or noir et estiment surtout que les investisseurs ont profité de la situation pour effectuer un rebond technique après une rechute du marché près de ses plus bas niveaux depuis six ans et demi.
- Echanges limités
Certes, la crise diplomatique entre Moscou et Ankara peut faire craindre un vaste élargissement du conflit, puisque la Turquie appartient à l'Otan, mais, pour le moment, la réaction du marché reflète un refroidissement des relations entre les deux et une diminution de leurs relations commerciales, plutôt que le début d'une vraie guerre, a renchéri Tim Evans, de Citi.
Bien sûr, l'état d'alerte monte d'un cran sur les marchés et on va scruter tout changement dans les exportations de pétrole brut russe via la mer Noire, mais on ne s'attend pas au pire, a-t-il précisé.
Comme tous les milieux de semaine, les investisseurs s'apprêtent désormais à se retourner vers les Etats-Unis, où le gouvernement publiera mercredi ses chiffres hebdomadaires sur le niveau de l'offre américaine.
Qu'elle vienne des Etats-Unis, de la Russie ou de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la surabondance mondiale a largement contribué à faire chuter le marché lors de la seconde moitié de 2014, puis à le maintenir à un bas niveau pendant 2015.
A l'approche d'un jour férié (jeudi) pour Thanksgiving aux Etats-Unis, ainsi qu'un sommet de l'Opep le 4 décembre, on ne s'attend pas ce que les chiffres sur les réserves américaines de pétrole fassent beaucoup réagir, a relativisé M. Evans, rappelant par ailleurs que la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) publiera ses propres estimations mardi après la clôture.
Comme c'est une semaine raccourcie par un jour férié, le marché devrait en tout cas être assez instable car les volumes d'échanges vont être limités par l'absence de nombreux investisseurs, a conclu M. Smith.
(c) AFP