Le pétrole poursuit sa hausse, porté par les tensions géopolitiques et avant l'Opep
Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 46,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,43 dollar à 43,18 dollars.
Les matières premières ont rebondi, l'or, l'argent et le pétrole s'échangeant à la hausse en raison des tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient, commentait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La Turquie a abattu mardi un avion militaire russe qui avait, selon elle, violé son espace aérien à sa frontière avec la Syrie, provoquant une brusque escalade de la tension avec Moscou, ce qui attise les inquiétudes géopolitiques concernant l'offre d'or noir.
Le brut progresse pour le second jour consécutif et a gagné plus de 6% cette semaine après avoir connu un important retournement lundi après que l'Arabie saoudite s'est réengagée à faire ce qu'elle pourrait pour soutenir le marché pétrolier, ajoutait l'analyste.
Alors que les prix ont chuté au deuxième semestre 2014 et n'ont pas réussir à rebondir durablement cette année, l'Arabie saoudite a manifesté lundi son souhait de travailler de concert avec les autres membres de l'Opep ainsi que les producteurs hors-Opep, ce qui, étant donné l'approche de la prochaine réunion semestrielle du cartel le 4 décembre à Vienne, a permis aux cours de se maintenir dans le vert.
Alors que le cartel se réunit dans un peu plus d'une semaine, les commentaires de ses membres sont épluchés un par un puisque chaque indice à quelques jours de l'événement peut marquer une nouvelle tendance, relevait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Mais selon ce dernier, malgré la surabondance mondiale, certains analystes voient même l'Arabie saoudite s'arranger pour que les quotas de production journaliers fixés par l'Opep soient revus à la hausse.
De son côté, Fawad Razaqzada, analyste chez Forex, relativisait l'impact des déclarations saoudiennes sur le rebond des cours du brut, estimant que les prix s'étaient déjà stabilisés avant cette annonce et que ces dernières avaient juste servi d'excuse à des investisseurs en quête d'achats à bon compte.
Cela a tout l'air d'un rebond excessif dans un marché qui reste orienté à la baisse, poursuivait l'analyste, jugeant qu'il fallait se montrer prudent et ne pas nécessairement considérer que les cours du brut avaient atteint un plancher, surtout à l'approche de la réunion de l'Opep.
Les Saoudiens pourraient bien décevoir les investisseurs qui misent sur une hausse et maintenir le statu quo (concernant le niveau de production du cartel), observait M. Razaqzada.
Les investisseurs attendaient en outre mercredi les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) sur l'état des stocks de brut du premier consommateur mondial d'or noir.
Un premier indice de l'état des réserves des États-Unis leur sera fourni par la publication ce mardi, après la clôture des marchés, des estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API).
Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, les stocks américains (de brut) de la semaine dernière sont attendus en hausse de 1,1 million de barils.
(c) AFP