Le pétrole défend ses gains, surfant sur des déclarations accommodantes de l'Arabie saoudite
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 45,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 48 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance prenait 34 cents à 42,09 dollars.
Les cours du Brent et du WTI poursuivaient leur rebond amorcé lundi, après des propos conciliants de Ryad, laissant entendre que le chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) était prêt à travailler de concert avec les autres membres du cartel ainsi que les pays hors Opep afin de stabiliser les prix du brut.
Alors que la majorité des observateurs jugent que l'Opep contribue largement à plomber le marché en s'abstenant d'abaisser ses quotas de production, les déclarations de Ryad ont pu être interprétées par certains comme le signe que la monarchie du Golfe pourrait annoncer prochainement une inflexion de sa politique de production tous azimuts.
C'est la première fois que l'Arabie saoudite montre une volonté de travailler à une solution, alors que le royaume avait précédemment choisi d'autoriser les forces du marché à évincer les producteurs aux coûts plus élevés, ce qui visait clairement l'industrie américaine du pétrole de schiste, qui a depuis montré une réelle résistance, malgré les prix bas, soulignait Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Ce dernier faisait toutefois remarquer que le rebond des prix du pétrole était resté jusqu'à présent limité, suggérant que les marchés n'étaient pas encore prêts à croire que toutes les parties en présence avaient l'intention d'envisager des réductions de production dans un effort commun pour résoudre le problème de la surabondance d'offre de brut.De leur côté, les analystes de Commerzbank, même s'il jugeaient prématuré d'interpréter les propos de Ryad comme le signal d'une future réduction de production, soulignant comme d'autres analystes que ces annonces n'avaient rien de nouveau, jugeaient toutefois que le royaume ne pouvait se permettre de laisser les prix du pétrole plonger davantage, ne serait-ce que parce qu'une telle situation affecte de façon croissante sa propre économie.
L'Arabie saoudite est de plus en plus contrainte de se placer sur la défensive en raison des prix actuellement bas du pétrole. Les réserves (de liquidités) fondent alors que les déficits de la balance courante et du budget croissent, commentaient les analystes de Commerzbank, estimant que dans ces conditions, il n'était guère tenable pour Ryad de maintenir sa stratégie actuelle, à moins que les prix du brut ne se reprennent.
Mais à l'approche de la réunion (semestrielle) de l'Opep le 4 décembre, (les déclarations de l'Arabie saoudite) pourraient apporter une certaine stabilité aux prix du pétrole autour de 40 dollars le baril, ajoutait M. Erlam, observant toutefois qu'étant donné que les capacités de stockage sur les tankers arrivaient à saturation, l'Arabie saoudite pouvait difficilement attendre trop longtemps pour trouver une solution avant que les prix ne plongent à nouveau.De même, Michael Hewson, analyste chez CMC Markets estimait que même si nous pouvons obtenir un semblant de rebond (des prix) à court terme, il semble plus que probable que nous allons bientôt voir les fondamentaux se réaffirmer et les cours du brut être entraînés de nouveau à la baisse.
La production élevée, non seulement de l'Opep mais aussi des États-Unis et de la Russie, a largement contribué à faire chuter les prix lors du second semestre 2014, puis à les maintenir à un bas niveau malgré quelques tentatives avortées de rebond en 2015.
(c) AFP