Le pétrole reprend des couleurs, soutenu par l'Arabie saoudite
Vers 17H25 GMT (18H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 45,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 78 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 45 cents à 42,35 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir ouvert en baisse, sont repassés dans le vert à la faveur de nouvelles déclarations de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial d'or noir, qui s'est dite prête à coopérer avec les autres pays producteurs, y compris non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), afin d'endiguer la chute continue des prix.
Le WTI continue d'être tiré à la hausse après que l'Arabie saoudite a annoncé lundi être prête à coopérer avec l'Opep et les pays hors-Opep afin de réussir à stabiliser le marché, commentait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Les prix du brut, proches depuis le début du mois de leurs plus bas niveaux en six ans et demi, n'arrivent pas à se remettre de leur effondrement d'il y a un an, pénalisés notamment par l'offensive commerciale des membres du cartel, Arabie saoudite en tête, qui inondent le marché d'or noir pour contrer l'essor des hydrocarbures de schiste aux États-Unis.
Le thème incessant d'une surabondance agressive d'offre sur le marché et d'une demande mondiale qui fléchit va continuer à peser sur les prix, ajoutait M. Otunuga, notant toutefois que la réunion de l'Opep prévue le 4 décembre à Vienne pourrait apporter aux investisseurs des éclairages sur la façon dont le cartel entend remédier à cette offre excédentaire, en particulier avec ce nouveau positionnement de l'Arabie saoudite. Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, estimait toutefois que la réaction du marché à cette déclaration de Riyad, qui n'a selon lui rien de réellement inédit, était disproportionnée.
Les commentaires saoudiens faisaient largement écho à ce que le ministre du pétrole Ali al-Nouaïmi a dit la semaine dernière, mais à l'approche de la réunion de l'Opep qui a lieu dans deux semaines, les investisseurs deviennent nerveux à l'idée de voir le WTI approcher les 40 dollars le baril, observait de son côté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
M. Nouaïmi avait prôné jeudi davantage d'efforts pour stabiliser le marché, affirmant que le royaume saoudien était prêt à coopérer avec les membres de l'Opep et les producteurs non membres du cartel pour stabiliser le marché et les prix.Riyad ne s'est, en aucune façon, engagé à mener des pourparlers dans les semaines à venir. Considérer que la prochaine réunion de l'Opep pourrait aboutir à une baisse de la production de l'organisation est une lecture erronée du communiqué saoudien, poursuivait M. Dembik.
Selon ce dernier, l'engouement acheteur des investisseurs devrait vite retomber alors que le surplus d'offre demeure sur le marché et que tout indique que l'Arabie saoudite et les autres pays de la péninsule arabique vont poursuivre leur stratégie de conquête des marchés.
(c) AFP