Continuer à investir malgré la chute des cours du pétrole, selon l'Arabie
Le ministre du plus grand exportateur mondial de brut a indiqué qu'en dépit de la faiblesse de l'économie mondiale, la demande de pétrole augmente d'un million de barils par jour (mbj) chaque année, alors que la production mondiale perd 4 mbj pour des raisons naturelles (épuisement de certains gisements...).
D'importants investissements sont nécessaires pour répondre aux besoins. Nous devons continuer, voire augmenter, le rythme des investissements dans le secteur de l'énergie, a déclaré M. Nouaïmi lors d'une conférence sur l'énergie à Manama, à Bahreïn.
L'Arabie saoudite a indiqué en octobre que plus de 200 milliards de dollars de projets énergétiques avaient été annulés cette année dans le monde en raison de la baisse des prix du brut et que d'autres annulations étaient attendues en 2016.
Le ministre saoudien a annoncé que les pays arabes, dont le sous-sol recèle 56% des réserves mondiales de pétrole et 27% de celles du gaz, devraient investir durant la prochaine décennie quelque 700 milliards de dollars dans des projets énergétiques pour augmenter leur production.
- Stabiliser les prix
Il a prôné davantage d'efforts pour stabiliser le marché, affirmant que le royaume saoudien était prêt à coopérer avec les membres de l'Opep et les producteurs non membres du cartel pour stabiliser le marché et les prix.
Mais le sous-secrétaire d'Etat émirati de l'Energie, Matar Hamed al-Neyadi, a défendu la politique de l'Opep consistant à vouloir préserver ses parts de marché, plutôt que de soutenir les prix.
Nous croyons que la politique de l'Opep est la bonne, a-t-il dit devant les participants de la conférence organisée par l'Arab Petroleum Investment Corp (APICORP), basée en Arabie saoudite. 2016 devrait connaître une correction (à la hausse) sur le marché pétrolier.
L'Opep doit tenir le 3 décembre une réunion cruciale à Vienne pour faire le point sur la situation du marché, alors que se multiplient les appels à une réduction de la production.
Le ministre bahreïni de l'Energie, Abdelhussein Ali Mirza, dont le pays n'est pas membre de l'Opep, a indiqué que le marché pétrolier était dans la tourmente, mais que sur le long terme, le pétrole n'est pas une marchandise en déclin.
- Optimisme sur une reprise du marché
Des experts qui participaient à la conférence ont donné du crédit à l'optimisme sur une amélioration du marché l'an prochain.
Le processus de rééquilibrage a commencé, mais l'impact sur le prix du pétrole sera lent, a estimé Bassam Fattouh, directeur de l'Institute for Energy Studies, basé à Oxford.
Il a ajouté que la demande mondiale était forte mais pas assez pour absorber tous les excédents, provenant en grande partie d'Irak et d'Arabie saoudite, outre le pétrole de schiste des Etats-Unis.
Pour Paul Horsnell, spécialiste à Standard Chartered, la production américaine de pétrole de schiste devrait baisser de 900.000 barils par jour l'an prochain en raison des coûts élevés.
Il a précisé que même dans le cas d'une hausse des prix du brut, la production américaine de schiste ne devrait pas retrouver ses niveaux antérieurs avant 2018.
(c) AFP