Le pétrole s'enfonce, sur fond de dollar fort et avant les stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 43,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 83 cents à 40,91 dollars.
"Les prix du pétrole ont repris leur service habituel en chutant fortement, annulant leurs précédents gains, même s'ils restent au-dessus des plus bas enregistrés (lundi)", soulignait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Le rebond des cours depuis lundi avait été encouragé par le retour sur le devant de la scène de risques géopolitiques consécutifs aux attentats de Paris.
En représailles des attaques meurtrières perpétrées vendredi à Paris par l'organisation État islamique (EI), la France bombarde massivement depuis dimanche le fief de l'EI à Raqa, dans le nord de la Syrie, et promet de poursuivre ses frappes dans les semaines à venir, faisant craindre des difficultés d'approvisionnement pour le brut.
Mais selon Fawad Razaqzada, analyste chez Forex, les attentats de Paris ont surtout fourni aux investisseurs une excuse pour tirer profit de leurs positions à court terme alors que le pétrole a subi des mouvements excessifs de vente ces dernières semaines.
Ainsi, l'or noir semblait de nouveau rattrapé mardi par ses fondamentaux, avec une offre toujours excédentaire tirant les prix vers le bas, et souffrait également du renforcement du dollar, qui a atteint un nouveau plus haut en sept mois par rapport à l'euro.
"La surabondance d'offre et une demande mondiale plus faible devraient continuer à peser sur le prix du pétrole à court terme, le renforcement du dollar basé sur les attentes d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine en décembre étant susceptible d'exacerber ce déclin", commentait pour sa part Brenda Kelly, analyste chez London Capital Group.
Une hausse des taux de la Fed, la première depuis 2006, rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs qui effectuent ainsi actuellement des achats à bon compte en prévision d'une renforcement du billet vert. Or, un dollar fort pénalise les acheteurs munis d'autres devises sur les marchés pétroliers, car les échanges d'or noir sont libellés en billets verts.
Les investisseurs guettaient désormais "les chiffres concernant la variation des stocks américains de brut de la semaine dernière, un indicateur avancé de la consommation et de la production aux États-Unis", observait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
"Les analystes tablent sur une hausse de 1,6 million de barils contre une hausse de plus de 4 millions la semaine dernière", relevait M. Dembik.
Un premier indice de l'état des réserves américaines leur sera fourni par la publication ce mardi, après la clôture des marchés, des estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), avant la publication des chiffres officiels du gouvernement américain sur le sujet mercredi.
(c) AFP