Le pétrole cherche une direction, partagé entre risques géopolitiques accrus et excès d'offre
Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 44,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 11 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New YorkMercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre perdait en revanche 12 cents à 41,62 dollars.
Les prix du brut (ont continué) à augmenter (mardi en début d'échanges européens) dans le sillage de la riposte française contre la Syrie et du renforcement du dollar, les acheteurs étrangers étant obligés de payer davantage, commentait Jonathan Sudaria, analyste chez London Capital Group.
La monnaie unique européenne, qui s'enfonçait mardi face au dollar, est même tombée mardi vers 09H00 GMT à 1,0643 dollar, son niveau le plus faible en sept mois.
Or, l'or noir étant libellé en billets verts, tout renforcement du dollar pénalise les acheteurs détenteurs d'autres devises.
En raison de l'intensification de la demande de pétrole lors de périodes d'incertitudes, les prix du pétrole augmentent historiquement quand il y a des conflits mondiaux, ajoutait M. Sudaria.
Vendredi, des attaques revendiquées par l'organisation État islamique (EI) ont fait au moins 129 morts à Paris, les attentats les plus sanglants de l'histoire de la France.
En représailles, la France bombarde massivement depuis dimanche le fief de l'EI à Raqa, dans le nord de la Syrie, et promet de poursuivre ses frappes dans les semaines à venir.
L'amélioration générale de l'appétit pour le risque explique en partie le rebond des cours, alors que le pétrole a subi des mouvements excessifs de vente ces dernières semaines, relevait pour sa part Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.
Les spéculateurs cherchaient une excuse pour tirer profit de leurs positions à court terme et la regrettable tragédie de Paris, qui a conduit à des bombardements de représailles des cibles de l'EI au Moyen-Orient, faisant augmenter les risques du côté de l'approvisionnement, leur ont donné cette excuse, expliquait M. Razaqzada.
Les analystes de Commerzbank estimaient pour leur part qu'il est impossible de dire précisément ce que sera l'impact des attaques terroristes sur le marché pétrolier.
D'un autre côté, ils soulignaient que les attaques terroristes pourraient décourager la demande de pétrole en Europe, région qui, avec l'Inde, a été un moteur-clé de la demande d'or noir au troisième trimestre, selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE).
Mais ces deux facteurs devraient largement se compenser l'un l'autre, selon les analystes de Commerzbank, ce qui signifie que l'impact des attentats de Paris sur les cours du brut devrait en fin de compte être limité, concluaient-ils.
De même, pour Jonathan Sudaria, les prochaines statistiques sur les stocks américains de brut attendues mercredi, et les soupçons de surabondance qui les accompagnent à nouveau, pourraient moucher rapidement le rebond actuel et voir les cours renouer avec leurs derniers plus bas.
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(c) AFP