Le pétrole croule sous une offre proche de ses records
Vers 17H20 GMT (18H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 43,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 26 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 94 cents à 40,81 dollars.
Le Brent est ainsi descendu jusqu'à 43,57 dollars le baril, un minimum depuis fin août tandis que le WTI a atteint 40,36 dollars, son plus faible niveau en deux mois et demi également.
Le pétrole brut a poursuivi son déclin pour une deuxième semaine consécutive alors que les stocks de brut aux États-Unis ont augmenté plus qu'attendu et que l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) a indiqué que les stocks des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avaient atteint un niveau record, commentait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Les stocks de brut ont augmenté de plus de quatre millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, ce qui les ramène à moins de cinq millions de leur record, et la production a de nouveau monté, selon des chiffres publiés par le Département américain de l'Énergie (DoE).
Dans son dernier rapport mensuel sur le pétrole publié vendredi, l'AIE a de son côté prévenu que le gonflement des stocks de pétrole à un niveau record ces derniers mois - pour atteindre près de 3 milliards de barils fin septembre au sein des pays de l'OCDE - devrait peser sur un marché déjà lesté par une offre excédentaire, d'autant plus que la consommation mondiale d'or noir va ralentir en 2016.
Ce surplus d'offre est principalement dû à une production record de la Russie, de l'Irak et de l'Arabie saoudite, soulignait M. Hansen.
L'Opep a dans le même temps prédit que les marchés pétroliers mondiaux allaient rester excédentaires en 2016, ce qui, si cette prédiction se réalise, va encore reporter la reprise des prix, ajoutait l'analyste.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Arabie saoudite en tête, inonde depuis plus d'un an le monde d'or noir pour défendre ses parts de marché face aux hydrocarbures de schiste américains, aux dépens des prix.
De son côté, la production russe a atteint un niveau record de l'ère post-soviétique avec 11,12 millions de barils par jour (mbj).
Même si les membres de l'Opep n'augmentent pas du tout leur production par rapport au niveau actuel, ils produiront toujours trop de pétrole en 2016, notait pour sa part Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Dans ce contexte, le marché attendait désormais le décompte hebdomadaire du groupe privé Baker Hughes sur le nombre de puits actifs aux États-Unis, prévu peu avant la clôture new-yorkaise.
(c) AFP