Le pétrole sous pression, dans un marché croulant toujours sous l'offre
Vers 11H35 GMT (12H35 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 47,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents à 43,74 dollars.
Le gouvernement américain publiera ses chiffres officiels jeudi et non comme à son habitude le mercredi, en raison d'un jour en partie férié.
Mardi, la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) a indiqué que les stocks de brut américains étaient bien plus importants que prévu, entraînant la chute des prix du pétrole, notait Jonathan Sudaria, analyste chez London Capital Group.
Les chiffres (de l'API) montrent que les stocks de brut américains ont augmenté de 6,3 millions de barils la semaine dernière. Les réserves dans le terminal de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis) ont aussi enregistré une hausse prononcée de 2,5 millions de barils. Ces deux chiffres ont largement dépassé les attentes, relevaient pour leur part les analystes de Commerzbank.
Les craintes de voir une surabondance persistante d'offre de brut inonder le marché étaient en outre alimentées par le rapport contrasté de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) publié mardi.
L'AIE, basée à Paris et liée à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a estimé dans son rapport annuel mardi que le marché du pétrole devrait attendre 2020 pour se rééquilibrer, tout en n'excluant pas qu'il subisse une période prolongée de prix bas.
Même si l'analyste rappelait qu'il est toujours difficile de prédire ce que seront les prix du pétrole dans un an, et encore davantage à la fin de la décennie, il estimait toutefois qu'à plus court terme, l'offre excédentaire de brut allait continuer à peser sur les cours.
Non seulement les stocks américains sont toujours proches de leurs niveaux records, mais une hausse de la production est annoncée ailleurs et l'on s'attend à ce que l'Iran commence à assaillir le marché avec ses propres stocks dans un avenir proche, ajoutait-il.
L'EIA a révisé ses estimations pour la production américaine de brut en 2016, envisageant désormais une baisse de 520.000 barils par jour contre 90.000 barils précédemment. La production devrait toucher un plus bas d'un bon 8,5 millions de barils par jour en septembre 2016, observaient-ils.
Les estimations de cette année ont en revanche été revues légèrement à la hausse car la production en août, septembre et octobre s'est avérée quelque peu supérieure aux attentes, précisait-on chez Commerzbank.
Cela plaide contre toute reprise des cours cette année mais suggère que nous verrons des prix plus élevés l'an prochain, ajoutaient les analystes.
(c) AFP