Le pétrole rebondit un peu, après une multitude de rapports
Après avoir perdu plus de quatre dollars lors des quatre précédentes séances, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a gagné 34 cents à 44,21 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
L'instabilité des cours a été encouragée par des interventions de trois grands organismes du monde du pétrole, l'AIE, l'Energy Information Agency (EIA) - une antenne du DoE -, qui ont chacun publié leur rapport mensuel sur l'état du marché, et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les responsables multiplient les déclarations ambigües.
Pour M. Flynn, le marché a surtout retenu que l'EIA a abaissé sa prévision de production pour les Etats-Unis, ce qui est de nature à soutenir les cours.
La publication de l'agence américaine, qui table désormais sur une production de 8,8 millions de barils par jour (bj) en 2016 aux Etats-Unis, s'est, de fait, avérée plus encourageante pour les investisseurs que le rapport équivalent de l'AIE, une agence basée à Paris et liée à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Certes, l'AIE prévoit que le marché pétrolier se rééquilibrera autour de 80 dollars le barils en 2020 grâce à une offre moins élevée.
- Incertitudes sur l'Opep
Le niveau excessif de l'offre de pétrole sur le marché, que ce soit aux États-Unis, dans l'Opep, dont est membre l'Iran, ou en Russie, a largement contribué à faire chuter les prix depuis l'été 2014.
L'Opep, qui publiera son propre rapport mensuel jeudi, a également animé le marché par les spéculations de plus en plus présentes sur l'attitude qu'elle adoptera lors de sa prochaine réunion, en décembre.
Le cartel "laisse entendre qu'il est au moins prêt à maintenir son plafond de production à 30 millions de bj" et non à le relever, ce qui a tiré les cours vers le haut mardi, a estimé M. Flynn.
D'autres observateurs, comme M. Evans, se montrent toutefois nettement moins optimistes et jugent que l'Opep, qui produit de fait plus de pétrole que ce plafond théorique, va conserver sa stratégie de défense de ses parts de marché en maintenant une offre élevée.
Plusieurs observateurs préfèrent finalement se garder d'interpréter trop précisément le petit rebond des cours observés mardi, même s'ils jugent encourageant qu'il ait eu lieu malgré un nouveau renforcement du dollar, défavorable aux échanges pétroliers puisqu'ils sont libellés en monnaie américaine.
"Ce n'est pas une franche hausse", a reconnu Bart Melek, de TD Securities. "S'il faut absolument l'expliquer, on (avait) mal fini la séance d'hier. Le marché est allé un peu trop bas".
Désormais, les investisseurs attendent la publication après la clôture des estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute sur l'état hebdomadaire de l'offre aux Etats-Unis. Le gouvernement américain publiera ses chiffres officiels sur le sujet jeudi et non comme à son habitude le mercredi, en raison d'un jour en partie férié.
(c) AFP