Le pétrole rebondit légèrement avant les chiffres de l'emploi américain
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 48,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de jeudi.
"Les prix du pétrole font du surplace en attendant que les marchés boursier et des changes leur indiquent s'ils doivent monter ou baisser", soulignaient les analystes de Commerzbank.
Les cours du Brent et du WTI évoluaient dans de faibles marges, les investisseurs ne prenant aucun risque avant les chiffres de l'emploi américain, indicateur de premier plan aux États-Unis.
Tous les yeux étaient en effet tournés vers la publication, prévue vendredi à 13H30 GMT, du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage du département américain du Travail pour le mois d'octobre, des statistiques très attendues car elles offriront aux responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) un des derniers diagnostics sur l'emploi avant de prendre leur prochaine décision sur les taux mi-décembre.
D'autant que la publication mercredi des chiffres du groupe privé ADP, qui a fait état de 182.000 embauches dans le secteur privé aux États-Unis en octobre, a été jugé plutôt de bonne augure pour la reprise du marché de l'emploi américain.
Or, la Réserve fédérale américaine ayant conditionné le relèvement de ses taux, maintenus proches de zéro depuis 2008, au plein emploi et à l'accélération de l'inflation, tout nouvel indicateur allant dans ce sens accrédite la thèse d'un resserrement du crédit dès le mois de décembre, comme évoqué mercredi par la présidente de l'institution, Janet Yellen.
Mais une telle perspective rendrait le dollar plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les investisseurs, ce qui pèse sur les prix du brut, libellés en billets verts, rendus plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.
Les cours du brut restaient en outre lesté par une surabondance persistante d'offre, empêchant tout rebond durable des prix.
"La chute des prix est censée décourager plutôt qu'encourager la production mais c'est l'inverse qui se produit à court terme, les producteurs se ruant pour engranger des recettes en poussant les unités de production à leurs limites", ajoutait David Hufton.
Les analystes de Commerzbank observaient à ce titre que les prix du pétrole ne devaient attendre aucun soutien de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), engagée dans une politique de maintien de ses parts de marché, et qu'une réduction de l'offre ne pouvait donc venir que des pays producteurs hors-Opep.
"Les signaux que l'Opep envoie aux producteurs de pétrole européens sont peut-être subtils mais clairs: alors que l'Arabie saoudite a maintenu récemment des prix relativement stables pour ses clients asiatiques et américains, des réductions records de 4,75 dollars par baril pour le pétrole brut saoudien, comparé au cours du Brent, ont été convenues avec les clients européens pour décembre", observaient-ils.
"L'Opep exige clairement que les producteurs hors-Opep coopèrent et fassent preuve de discipline quand il s'agit des volumes de production", soulignaient-ils.
(c) AFP