Le déséquilibre pourrait persister sur le marché pétrolier en 2016
Le déséquilibre du marché pourrait persister un peu plus longtemps, a estimé l'AIE dans son rapport mensuel publié mardi.
Selon elle, la demande d'or noir plus faible que prévu, combinée à la hausse des exportations iraniennes de pétrole en cas de levée des sanctions internationales, devraient maintenir une situation d'offre excédentaire, malgré le fort ralentissement de la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Elle a ainsi relevé à 94,5 millions de barils par jour (mbj) sa prévision de consommation pour 2015, contre 94,4 mbj précédemment.
Mais les perspectives sont moins bonnes pour l'an prochain, a-t-elle poursuivi, citant un horizon assombri pour l'économie mondiale et un estompement de l'effet prix (c'est-à-dire du surcroît de consommation qui avait été alimenté par la chute récente des cours).
La croissance de la demande devrait ralentir à 1,2 mbj en 2016 pour atteindre un total de 95,7 mbj, contre une prévision précédente de 95,8 mbj.
Début octobre, le Fonds monétaire international (FMI) avait abaissé de 0,2% ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial pour 2015 et 2016, à respectivement 3,1% et 3,6%.
- Record en Irak
Du côté de l'offre, 96,6 mbj ont été pompés dans le monde au mois de septembre, la baisse de la production des pays non-Opep comme les Etats-Unis (58,28 mbj) ayant été compensée par une progression de celle des membres du cartel pétrolier (31,72 mbj).
L'Irak plus particulièrement, deuxième plus gros acteur de l'Opep, a enregistré un record de production à 4,3 mbj avec une hausse de sa production de 130.000 barils par jour.
L'Iran pourrait lui écouler quelque 600.000 barils par jour supplémentaires (soit 3,6 mbj en tout) en cas de levée des sanctions économiques internationales en contrepartie de la limitation de son programme nucléaire civil.
La tendance est moins optimiste pour la zone hors cartel.
Les prix plus faibles du pétrole et la réduction drastique des investissements devraient entraîner une baisse de près de 0,5 mbj de la production non-Opep l'année prochaine, les Etats-Unis, la Russie et la Norvège étant durement touchés, a expliqué l'AIE.
En septembre déjà, la production de la zone n'a augmenté que de 0,7 mbj par rapport à la même période en 2014, contre une hausse de 2,2 mbj début 2015. Outre-Atlantique, où le nombre de puits de forage en activité accuse une baisse prononcée, la progression de la production a nettement ralenti de 1,6 mbj au premier trimestre à 0,3 mbj.
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, avait estimé dimanche que cette contraction de la production dans les pays non-Opep contribuerait à un marché pétrolier davantage équilibré en 2016, même si l'offre demeure surabondante.
Dans ce contexte, la montée des tensions géopolitiques, avec l'intervention militaire russe en Syrie, tempère la réaction du marché, a souligné l'AIE.
(c) AFP