Le pétrole monte un peu dans un marché morose
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 47,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de lundi.
Les cours du pétrole continuaient de s'échanger dans une fourchette étroite mardi, plombés par les inquiétudes sur la croissance de l'économie mondiale et le ralentissement économique en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde.
"Alors que la surabondance d'offre agressive sur les marchés a pesé continuellement sur le moral des investisseurs depuis au moins un an, je pense que les craintes sur le rythme de croissance de l'économie mondiale va se traduire par des inquiétudes sur une baisse à venir de la demande de pétrole", notait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.
Pour les analystes de Barclays, la croissance morose de la demande et une concurrence accrue entre les producteurs risque de maintenir les cours sous pression.
D'autant plus que le retour potentiel de l'Iran sur les marchés de l'or noir au début de l'année prochaine, en cas de levée des sanctions, continue de se mettre en travers d'une reprise des cours.
Et la réponse d'autres producteurs, comme la Russie ou au Moyen-Orient, face à ce retour est tout aussi pesante sur le marché de l'or noir qu'une augmentation de l'offre iranienne en elle-même. En effet, ces derniers accélèrent leur production pour vendre un maximum de barils avant que les sanctions contre l'Iran ne soient levées.
A cause de la surabondance d'offre qui plombe le marché depuis plus d'un an, les analystes de Natixis s'attendent à ce que le Brent s'échange en moyenne autour des 46 dollars le baril au quatrième trimestre et autour des 48,5 dollars le baril en 2016.
Ils ne sont pas les seuls à être plutôt pessimistes sur les perspectives des cours du pétrole pour les prochains mois et jusqu'en 2016. Il y a quelques semaines, les analystes de Goldman Sachs avaient même parlé d'un baril atteignant les 20 dollars.
"D'après Fatih Birol, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les prix du pétrole sont partis pour rester à leur niveau actuel pour quelque temps", notaient les analystes de Commerzbank.
De leur côté, les experts de Danske Bank étaient plus optimistes, misant sur un rééquilibrage du marché grâce à un ralentissement de la production dans les pays hors Opep, particulièrement aux États-Unis, mais aussi au Canada et au Brésil.
Chez PVM, on estime que si la différence entre l'offre et la demande va se resserrer en 2016, le marché va continuer de porter le poids d'un surplus de stocks qui va devoir disparaître avant que les prix ne puissent se reprendre de manière durable.
(c) AFP