Le pétrole ouvre en baisse à New York, sous le poids d'inquiétudes pour la croissance
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre perdait 1,03 dollar à 44,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Ce qui pèse, je crois que ce sont les inquiétudes pour la croissance mondiale, a déclaré Phil Flynn, de Price Futures Group.
Il a évoqué deux actualités à l'appui de cet argument: l'annonce que la chute des bénéfices du secteur industriel chinois s'est accélérée en Chine en août, et des déclarations de la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde pessimistes sur la croissance mondiale.
Pour M. Flynn, la chute des bénéfices industriels chinois soulève des inquiétudes sur le fait qu'il ne va pas y avoir beaucoup d'expansion en Chine côté industrie, ce qui affaiblirait les attentes pour la demande en pétrole.
Par ailleurs, a-t-il relevé, Lagarde a essentiellement dit qu'elle allait rabaisser la croissance de tout l'univers, ce qui ajoute aux inquiétudes pour la demande.
Dans un entretien au quotidien Les Echos, Mme Lagarde a déclaré que nous sommes dans un processus de reprise dont le rythme décélère.Nous observons un basculement entre les pays émergents et les pays développés: les premiers, qui tiraient la reprise mondiale il n'y a pas si longtemps, sont en train de ralentir. Les seconds voient leur élan s'accélérer. Ce phénomène devrait nous amener à réviser en baisse nos prévisions de croissance, a-t-elle dit.
Enfin, dernier facteur pouvant peser sur les cours du pétrole selon M. Flynn, les incertitudes sur la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis, qui pourrait notamment revenir à revaloriser le dollar, pénalisant les acheteurs d'or noir munis d'autres devises.
Globalement l'atmosphère est fébrile et le pétrole est tiraillé entre les fondamentaux du marché et les fondamentaux macroéconomiques, et fait face à des contre-courants du moral des marchés financiers, de la volatilité du marché des changes et des mouvements techniques, ont expliqué pour leur part les analystes de PVM.Par ailleurs, le retour potentiel de l'Iran sur les marchés de l'or noir au début de l'année prochaine, en cas de levée des sanctions, continue de se mettre en travers d'une reprise durable des cours, en dépit d'indications encourageantes sur un déclin de la production américaine, avec un nouveau reflux du nombre de puits en activité aux Etats-Unis annoncé vendredi.
En effet, la réaction d'autres pays producteurs au retour des barils iraniens est tout aussi plombante pour le marché de l'or noir qu'une augmentation de l'offre iranienne en elle-même.
Selon les experts de JBC Energy, les données préliminaires pour les chargements de brut au mois d'octobre depuis la Russie et l'Irak, qui montrent une hausse de la production, suggèrent que la compétition pour placer des barils sur le marché méditerranéen notamment, s'intensifie.
(c) AFP