Le pétrole baisse dans un marché volatil
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 48,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 1,18 dollar à 45,50 dollars.
Les cours du Brent et du WTI demeuraient volatils ce mardi dans un marché hésitant quant à l'attitude à adopter face à des fondamentaux qui restent moroses, même si le récent déclin de la production américaine a un peu regonflé le moral des marchés.
Les spéculateurs en particulier semblent penser que le déclin de la production américaine est une assez bonne raison pour prendre en compte dans leurs positions un resserrement relativement plus important du marché américain, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Plusieurs analystes notaient en effet que les positions vendeuses qui avaient considérablement augmenté ces derniers mois sur les marchés pétroliers, et sur les marchés des matières premières en général, commençaient à se réduire.
Il n'y a rien qui puisse aujourd'hui pousser les cours beaucoup plus bas. En revanche, le potentiel baissier reste intact, tempérait toutefois Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.Pour l'analyste, les fondamentaux de marché n'ont pas beaucoup évolué ces derniers mois, et les prix du pétrole devraient continuer à évoluer dans une fourchette étroite basse.
Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis, estimait lui aussi que les fondamentaux du marché de l'or noir, tant du côté de l'offre que de la demande étaient toujours baissiers.
La baisse de la production américaine devrait continuer, notait M. Deshpande, en parlant des statistiques officielles sur les stocks américains de brut qui seront publiées mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).Mais il faudra qu'elle soit conséquente, et non pas autour des 20.000 barils par jour comme cela a été le cas la semaine dernière, pour que cela ait un vrai effet sur les prix, car l'excès d'offre sur les marchés mondiaux est vraiment trop important, estimait-il.
Les analystes de Commerzbank rappelaient par ailleurs que si l'attention des marchés se portait sur le déclin de la production américaine, les réserves de brut aux États-Unis étaient toujours 28%, ou près de 100 millions de barils, plus importante que normalement.
Les marchés surveilleront également la publication de l'indice PMI chinois mercredi, qui pourrait attirer d'avantage l'attention des marchés après l'annonce de la Réserve fédérale (américaine, Fed) la semaine dernière, lorsque la banque centrale a décidé de ne pas relever ses taux sur fond d'inquiétudes sur la croissance de l'économie chinoise, prévenait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
La Chine va continuer à être une source d'inquiétude car la demande chinoise de produits pétroliers n'est peut-être pas aussi forte qu'on ne le pense, même si les achats de brut pour remplir les réserves stratégiques du pays devraient continuer à apporter du soutien au cours, selon M. Desphande.
(c) AFP