GB: champs pétroliers et emplois en mer du Nord menacés par la chute des cours
Le cabinet WoodMackenzie estime qu'environ 140 champs pétroliers cesseront leur activité dans les cinq ans à venir, et ce même si les prix du pétrole reviennent autour des 85 dollars le baril.
Une période de prix élevés (entre 2011 et 2014) a permis aux opérateurs de rallonger l'espérance de vie des champs pétroliers en mer du Nord et de repousser leur déclassement, mais les prix bas de l'or noir actuellement ont rappelé abruptement que cela ne pouvait pas continuer indéfiniment, note WoodMackenzie.
Le Brent qui s'échange actuellement autour de 50 dollars le baril a perdu près de 60% de sa valeur depuis le mois de juin 2014, une dégringolade qui a particulièrement pesé sur les champs pétroliers vieillissants de la mer du Nord dont la production s'amenuise.
L'année dernière les dépenses ont dépassé les recettes de la production d'hydrocarbures, une situation exacerbée par la baisse continue des cours du pétrole, constate Deirdre Michie, la directrice de la fédération du secteur Oil and Gas UK, soulignant que la situation n'était pas tenable.
La dégringolade des cours qui affecte les marchés depuis plus d'un an se fait ressentir sur les emplois dans le secteur pétrolier en mer du Nord où les entreprises opèrent des coupes drastiques dans leurs budgets.
Selon le rapport annuel d'Oil and Gas UK, 65.000 postes ont été supprimés depuis le début de l'année 2014, lorsque le nombre d'emplois avait atteint son pic à 440.000 postes. En plus des entreprises du secteur de l'exploration et de la production, le secteur du forage, les entreprises d'ingéniérie sous-marine et de services ont été particulièrement affectés car l'activité en mer du Nord compte pour une large proportion de leurs chiffres d'affaires, explique Oil and Gas UK.
Dans ce contexte difficile, l'activité de déclassement devrait s'accélérer dans les cinq années à venir car les champs matures de la mer du Nord ne sont plus viables économiquement, prévoit WoodMackenzie.
L'industrie pétrolière est déterminée à éviter tout déclassement prématuré de ses infrastructures, souligne toutefois Oil and Gas UK, qui semble plus mesurée dans ses estimations de fermetures de champs pétroliers. Selon Oil and Gas UK, par rapport à 2014, les dépenses de déclassement devraient doubler et atteindre 2 milliards de livres en 2018. Le nombre de champs approchant le déclassement où étant en cours de fermeture devrait atteindre les 50 unités à cette période, estime la fédération.
Les champs les plus sujets à un déclassement sont ceux qui ne sont pas rentables sans des prix du pétrole élevés pour contrebalancer des coûts de maintenance en permanente augmentation et un déclin de la production, précise Fiona Legate, analyste chez WoodMackenzie.
Le cabinet souligne que seuls 38 nouveaux champs pétroliers doivent ouvrir dans les cinq ans à venir, mais que des projets pourraient souffrir de retards ou même d'annulations car les cours sont trop bas.
En mer du Nord, les gisements marins très profonds exigent, pour être exploités, des techniques de plus en plus pointues et onéreuses.
(c) AFP