Le pétrole ouvre en baisse, victime de prises de bénéfices et d'inquiétudes pour l'Asie
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre cédait 55 cents à 44,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait grimpé de plus de 11% au cours des cinq séances précédentes, soit sa plus forte progression depuis quatre ans et demi.
On s'inquiète toujours pour l'économie mondiale, a déclaré John Kilduff, chez Again Capital, en évoquant la déception provoquée par la production industrielle du pays qui connu un recul inattendu.
C'est le signe que l'Asie ne va pas très bien, économiquement, alors que le Japon et la Chine sont deux des plus gros consommateurs de pétrole, et tant qu'on aura des raisons de suivre ce qui se passe dans la région et son économie en difficultés, le pétrole restera sous pression, a ajouté M. Kilduff.
En outre, après les fortes hausses de la fin de semaine dernière, le pétrole subit une prise de profit, ont estimé les analystes de Saxo Banque.
Autre raison selon eux de ce ralentissement: la saison estivale touche à sa fin et la consommation d'essence aux Etats-Unis pourrait fortement chuter, entraînant dans son sillage une baisse de la demande et donc un recul des prix.
Ce repli de la demande interviendrait dans un marché déjà marqué par une offre abondante couplée à une demande morose.La tendance à la baisse est toujours là, la pression est plus à la baisse qu'à la hausse, a résumé M. Kilduff, qui table sur beaucoup de volatilité pour un moment.
De leur côté les analystes de Commerzbank ont assuré que certains délégués de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ne croient plus que les prix vont remonter tellement au-delà de 50 dollars cette année. Ils escomptent que le marché s'ajustera de lui-même, et ignorent donc des appels à prendre des mesures pour soutenir les cours.
En conséquence de la demande atone, les exportations du Qatar ont chuté de plus de 40% en valeur entre juillet 2014 et juillet 2015 en raison du recul des ventes de pétrole et d'hydrocarbures, selon des chiffres officiels publiés dimanche à Doha.La production continue parallèlement à être très élevée que ce soit au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui dépasse largement son plafond théorique de 30 millions de barils par jour (mbj), ou aux Etats-Unis, qui produisent du pétrole de schiste.
Enfin les investisseurs se placent, selon les stratégiques de Saxo Banque, sur la réserve en raison de l'incertitude entourant la stratégie de la banque centrale américaine, certains responsables de la Fed ayant récemment laissé la porte ouverte à une hausse des taux en septembre.
Le vice-président de l'institution (Stanley Fisher) a notamment déclaré samedi que l'institution ne devrait pas attendre que l'inflation remonte à 2% pour commencer à resserrer le crédit.
Une hausse des taux devrait soutenir le dollar américain, ce qui rend les matières premières et notamment le pétrole plus cher pour les acheteurs ayant d'autres devises.
Mais ce serait aussi négatif si la Fed renonçait à rehausser les taux car cela voudrait dire que l'économie ne va pas très bien, ce qui est aussi mauvais pour la demande, a précisé M. Kilduff.
(c) AFP