Le pétrole poursuit son repli, plombé par la Chine et une offre surabondante
Vers 11H00 GMT (13H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 43,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent est tombé lundi vers 09H20 GMT à 43,28 dollar, son plus bas niveau depuis mi-mars 2009, lorsque les cours avaient atteint un minimum en six ans à 43,28 dollars le baril.
"Pour la première fois depuis mars 2009, le Brent vaut moins de 45 dollars le baril et le WTI moins de 40 dollars le baril (...) et il semble qu'il n'y a pas de fin en vue pour la dégringolade que subissent les prix du pétrole depuis maintenant huit semaines", commentaient les analystes de Commerzbank.
Lundi, la baisse des cours était moins liée que ces dernières semaines aux fondamentaux du marché (offre et demande), "les inquiétudes sur la Chine étant le principal responsable cette fois-ci", expliquait-on chez Commerzbank.
Les Bourses chinoises ont dégringolé lundi, dans un marché toujours affolé par la morosité de l'économie chinoise, et en dépit des efforts des autorités pour rassurer les investisseurs.
Un indice manufacturier de référence publié vendredi est tombé à son plus bas niveau depuis six ans, signalant une violente contraction de l'activité manufacturière en août.
"Il est de moins en moins probable que la Chine atteigne sa cible de 7% de croissance, alimentant des inquiétudes qui entraînent les prix à la baisse", notait Alastair McCaig, analyste chez IG.
Les cours ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, quand ils avaient atteint un pic annuel, plombés par une offre excédentaire, et ce malgré une amélioration de la demande stimulée par les prix bas.
Et face à la stratégie de protection de parts de marché de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain malgré la baisse des prix, les perspectives à court terme pour le Brent et le WTI sont moroses.
De plus, "les attentes d'un retour rapide de l'Iran comme l'un des principaux fournisseurs de pétrole au monde ont été renforcées par la réouverture par le ministre britannique des Affaires étrangères de l'ambassade de Grande-Bretagne en Iran", commentait M. McCaig.
Une fois les sanctions des Occidentaux sur le pétrole iranien levées, le pays pourrait selon certains observateurs et responsables iraniens entraîner une hausse de 1 million de barils par jour (mbj) de la production de l'Opep, pour la porter de 32 mbj à 33 mbj.
(c) AFP