Le pétrole reflue encore à l'ouverture à New York
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 27 cents à 41,05 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Le marché veut visiblement aller plus bas", avec le seuil de 40 dollars le baril en ligne de mire, a déclaré Kyle Cooper, chez IAF Advisors.
"Le marché reste faible, et ne semble pas sur le point de se reprendre", a-t-il ajouté, soulignant que rien dans l'actualité ne semblait pouvoir justifier un rebond, vu la surabondance durable de l'offre dans le monde, et les inquiétudes pour la demande.
La publication de l'indice PMI des directeurs d'achats en Chine était même de nature à renforcer les craintes sur la santé économique de la deuxième économie mondiale et du deuxième plus gros consommateur de pétrole après les États-Unis.
L'activité manufacturière chinoise a encore reculé lourdement en août, l'indice de référence atteignant son plus bas niveau depuis plus de six ans, à 47,1 contre 47,8 en juillet.
"Le WTI se prépare à marquer une huitième baisse hebdomadaire d'affilée, sa plus longue série de pertes hebdomadaires en 29 ans", constataient les analystes de Commerzbank.
"Le WTI n'a jamais dévié de son élan baissier et le Brent (coté à Londres) y fait un retour", notait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Les cours ont ainsi perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, quand ils avaient atteint un pic, plombés par une offre excédentaire, et ce malgré une amélioration de la demande stimulée par les prix bas.
Et face à la stratégie de protection de parts de marché de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui continue d'augmenter son offre, et à la résistance du pétrole de schiste américain malgré la baisse des prix, les perspectives à court terme pour le Brent et le WTI sont moroses.
Certains pays de l'Opep comme le Venezuela et l'Algérie contestent d'ailleurs de nouveau la stratégie du cartel instiguée par l'Arabie saoudite, le chef de file de l'organisation, car leurs finances sont mises à mal à cause de la nouvelle dégringolade des cours.
"Ce n'est pas nouveau et ces pays ne font pas le poids face à l'Arabie Saoudite. Mais le fait que l'Arabie Saoudite n'ait pas anticipé cette baisse des prix affaiblit sa position par rapport aux autres membres du cartel", notaient les analystes de Petromatrix.
Le prix du panier de référence de bruts de l'Opep a perdu 1,26 dollar jeudi, à 44,13 dollars le baril, par rapport à mercredi, selon un communiqué du cartel.
"A la fin de l'année, la seule façon dont certains des pays (du cartel) pourront boucler leur budget 2016 sera en recourant à la magie", faisait valoir Carl Larry, chez Frost & Sullivan. "L'Opep doit se rendre compte (...) que la consommation des Etats-Unis n'est plus là pour sauver la mise", ajoutait-il, estimant que le cartel devait agir de lui-même s'il veut redresser les cours.
M. Larry, qui compte parmi les analystes croyant plutôt à la possibilité d'une reprise des cours, allait jusqu'à juger "probable" que les cours continuent à baisser jusqu'au niveau de 34 dollars, atteint au creux de la récession de 2008-09.
(c) AFP