Nouvelle dégringolade du pétrole, qui finit à 40,80 dollars le baril à New York
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a lâché 1,82 dollar à 40,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir chuté jusqu'à 40,46 dollars, soit en tout une chute de quelque 4,27% en une séance.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a perdu 1,65 dollar à 47,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), après être descendu jusqu'à 46,81 dollars à deux reprises durant la journée.
Le ministère de l'Energie (DoE) américain a annoncé mercredi que les réserves commerciales de brut avaient progressé de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 14 août, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une baisse de 820.000 barils, et que l'association professionnelle API avait prédit un recul de 2,3 millions.
"C'est la plus grande augmentation des stocks en quatre mois et cela démontre la robustesse de l'offre américaine malgré la baisse des prix", a noté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La production nationale a certes un peu reculé, à hauteur de 47.000 barils par jour, mais les importations nettes ont progressé de 465.000 bj.
"Aussi longtemps qu'ils obtiendront de bons prix, les raffineurs achèteront du pétrole importé" que les vendeurs sont prêts à leur vendre pour préserver leurs parts de marché, a assuré M. Lipow.
Il a ajouté qu'avec la fin de l'été qui se profile, annonçant une baisse prévisible de la demande américaine, l'inquiétude domine sur le marché, menaçant d'entraîner les cours toujours plus bas.
"Nous allons passer sous les 40 dollars le baril assez vite", a-t-il dit, et "si nous passons sous les 40 dollars, le prochain objectif ce sera un niveau autour de 34 ou 35 dollars le baril", soit juste au-dessus de l'étiage de 33,87 dollars atteint le 19 décembre 2008.
"Le ralentissement de la demande saisonnière des raffineries va entraîner une hausse des inventaires de brut et le marché répond négativement à cette perspective", a également estimé Ole Hansen, chez Saxo Bank.
Durant la semaine dernière, la cadence des raffineries a déjà ralenti, passant de 96,1% d'utilisation à 95,1%, en raison notamment d'une panne dans le grand site de Whiting dans l'Indiana (nord).
"Ce qui est inquiétant est qu'une diminution d'un point des cadences des raffineries ait causé une hausse si rapide des stocks", a souligné Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les stocks de brut pourraient retrouver leurs niveaux du début de l'année, selon M. Deshpande, avec la saison de maintenance des usines de septembre à novembre et la possibilité de voir le nombre d'arrêts imprévus des raffineries augmenter à cause du rythme élevé auquel elles ont fonctionné ces derniers mois.
Du coup les cuves du terminal de Cushing (Oklahoma, sud des États-Unis) devraient continuer de se remplir.
Les réserves de Cushing, qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont augmenté la semaine dernière de 300.000 barils, à 57,4 millions.
(c) AFP