Le pétrole baisse après une hausse inattendue des stocks américains de brut
Vers 17H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 47,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,58 dollar par rapport à la clôture de mardi. Le Brent est tombé vers 15H40 GMT à son plus bas niveau depuis la mi-janvier, à 46,81 dollars le baril, et s'approchait de son minimum en six ans atteint le 13 janvier 2015 (45,19 dollars le baril).
Selon le DoE, lors de la semaine achevée le 14 août, les réserves commerciales de brut ont progressé de 2,6 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une baisse de 820.000 barils.
"Les cours du pétrole ont baissé de nouveau après une hausse surprise des stocks américains de brut (...). C'est la plus grande augmentation des stocks en quatre mois et cela démontre la robustesse de l'offre américaine malgré la baisse des prix", notait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont eux progressé de 600.000 barils, alors que les analystes de Bloomberg prévoyaient un recul de 1,5 million.
Et les réserves d'essence ont reculé de 2,7 millions de barils, soit plus que le repli de 1,25 million prévu par les analystes de Bloomberg.
La baisse de la production américaine de 47.000 barils par jour (bj), à 9,348 millions de barils par jour (mbj) n'a pas soutenu les cours de l'or noir.
"Le fait que les inventaires de brut aient augmenté et que les cadences des raffineries aient ralenti a suffi à affaiblir les prix plus encore", notait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Les raffineries américaines ont un peu réduit leurs cadences, fonctionnant à 95,1% de leurs capacités contre 96,1% la semaine précédente, notamment en raison d'un arrêt non prévu de l'unité de distillation du brut l'usine de Whiting (Indiana, nord) d'une capacité de 250.000 barils par jour il y a une semaine et demi.
Avec la fin de la saison des grands déplacements automobiles estivaux qui approche, les marchés s'attendent à ce que ce ralentissement du taux d'utilisation des raffineries aux États-Unis se poursuive.
"Le ralentissement de la demande saisonnière des raffineries va entraîner une hausse des inventaires de brut et le marché répond négativement à cette perspective", estimait M. Hansen.
Même si les importations ont augmenté la semaine dernière, "ce qui est inquiétant est qu'une diminution de 1% des cadences des raffineries ait causé une hausse si rapide des stocks", soulignait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les stocks de brut pourraient retrouver leurs niveaux du début de l'année, selon M. Deshpande, avec la saison de maintenance des usines de septembre à novembre et la possibilité de voir le nombre d'arrêts imprévus augmenter à cause du rythme élevé auquel les raffineries ont fonctionné ces derniers mois.
Ainsi, les yeux des observateurs seront-ils rivés sur les stocks de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis) qui devrait continuer de se remplir. Les réserves du terminal pétrolier, qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont augmenté de 300.000 barils, à 57,4 millions.
(c) AFP