Le pétrole reste sans direction dans un marché excédentaire
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 49,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre gagnait 5 cents à 42,55 dollars. Le prix du baril de WTI était tombé vendredi en début d'échanges asiatiques à 41,35 dollars, un nouveau plus bas depuis début mars 2009.
Le marché de l'or noir, plombé par des fondamentaux baissiers, a été conforté dans sa déprime par le décompte des puits de forage en activité aux États-Unis donné par la société de services pétroliers Baker Hughes vendredi, qui a montré une légère augmentation du nombre de puits (+2 unités).
"La robustesse du décompte des puits de forage de Baker Hugues est la raison pour laquelle les cours du WTI sont si faibles", notait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
"Il y a la perception que si le nombre de puits augmente, la production américaine (de brut) va rester forte, or le nombre de puits a augmenté pendant quatre semaines de suite", constatait Phil Flynn, de Price Futures Group.
Par ailleurs, selon les analystes de PVM, les opérateurs de marché n'ont pas trouvé de réconfort dans les derniers rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), du ministère américain de l'Énergie (DoE) et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui sont tous "baissiers" pour les cours.
Après analyse des trois rapports, et avec une production de l'Opep qui atteint les 32 millions de barils par jour (mbj), les experts de PVM ont noté que le surplus de stocks de pétrole pourrait s'élever à 1,84 mbj au dernier semestre 2015 et à 1,7 mbj en 2016.
"La stratégie observée chez les producteurs ces derniers mois a été d'augmenter la production pour contrebalancer les effets des bas prix sur leur bilan comptable", notaient les analystes de JBC Energy.
Même les producteurs de pétrole dit cher à produire ont fait grimper leur offre. Le canadien Suncor par exemple, qui produit un tiers du pétrole issu de sables bitumineux dans le pays, a augmenté sa production en compensant en partie les bas prix en baissant leurs coûts opérationnels. Ils ont également profité de la diminution des prix de l'énergie, notamment de ceux du gaz naturel.
Et si la demande a montré des signes concrets d'amélioration en réponse à la baisse des cours et devrait continuer à progresser en 2016, sa croissance ne suffira pas à éponger l'excédent d'offre.
(c) AFP