Le pétrole ouvre en baisse dans un marché un inquiet pour l'offre et la demande
Vers 13H10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre cédait 49 cents à 42,01 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), retombant à ses plus bas niveaux depuis plus de six ans.
Le léger rebond technique enregistré vendredi semblait ainsi devoir faire long feu, vu les signes de persistance du déséquilibre entre l'offre et la demande.
"On s'inquiète pour la croissance mondiale et le recul du Produit intérieur brut au Japon (ndlr: -0,4% au 2e trimestre) ajoute à la pression baissière", a déclaré Phil Flynn, de Price Futures Group, notant en outre que l'augmentation du nombre de puits de pétrole aux Etats-Unis, annoncée vendredi par la société de services pétroliers Baker Hugues, laisse prévoir un maintien de la production à un niveau élevé.
"Il y a la perception que si le nombre de puits augmente, la production américaine (de brut) va rester forte, or le nombre de puits a augmenté pendant quatre semaines de suite", a-t-il dit.
En outre, "on entre dans la demi-saison et il y a la perception que la demande va rester faible" une fois fini l'été et les déplacements automobiles de loisirs, a conclu M. Flynn.
De leur côté, les analystes de Commerzbank ont nuancé l'inquiétude suscitée par l'annonce du nombre de puits en augmentation, estimant qu'elle pouvait s'expliquer par le niveau relativement élevé des cours du brut en juin, puisque "de toute évidence des prix autour de 60 dollars le baril suffisent à rentabiliser l'huile de schiste".
"En revanche, au niveau de prix actuel, les producteurs d'huile de schiste seront probablement sous pression, ce qui devrait mener à un ralentissement des forages et de la production", ajoutaient-ils.
"Les derniers rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), du ministère américain de l'Énergie (DoE) et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont tous baissiers", ont commenté pour leur part les analystes de PVM.
Selon leur analyse des trois rapports, avec une production de l'Opep qui atteint les 32 millions de barils par jour (mbj) les experts de PVM estiment que le surplus de stocks de pétrole s'élèvera à 1,84 mbj au dernier semestre 2015 et à 1,7 mbj en 2016.
La production de l'Opep pourrait même atteindre les 33 mbj au début de l'année prochaine, soulignait Ole Hansen de Saxo Bank.
"La stratégie observée chez les producteurs ces derniers mois a été d'augmenter la production pour contrebalancer les effets des bas prix sur leur bilan comptable", notaient les analystes de JBC Energy.
Même les producteurs d'hydrocarbures considérés comme chers à extraire ont fait grimper leur offre. Le canadien Suncor par exemple, qui produit un tiers du pétrole issu de sables bitumineux dans le pays, a augmenté sa production en compensant en partie les bas prix en baissant leurs coûts opérationnels. Ils ont également profité de la diminution des prix de l'énergie, notamment de ceux du gaz naturel.
(c) AFP