Le brut grimpe fortement, favorisé par un affaiblissement du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 116,38 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,70 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,53 dollar à 102,12 dollars.
"Les cours du pétrole ont accentué leurs gains, principalement grâce au soutien du marché des changes, avec un dollar en baisse après un indicateur plutôt décevant sur la confiance des consommateurs aux Etats-Unis", expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Cet indice, calculé par l'institut Conference Board, est retombé en mai à son plus bas niveau depuis novembre, une rechute surprise qui a démenti les attentes des économistes. Par ailleurs, la progression de l'activité économique dans la région de Chicago a ralenti pour le troisième mois d'affilée en mai.
Ces indicateurs contribuaient à maintenir la pression sur le billet vert, ce qui rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs détenteurs d'autres devises, reléguant au second plan les inquiétudes persistantes sur la solidité de la reprise économique américaine.
"Après un week-end prolongé au Royaume-Uni et aux Etats-Unis (en raison d'un lundi férié, ndlr), le marché se cherchait une direction" mardi et a évolué dans le sillage du dollar, "saluant les nouvelles encourageantes sur la crise grecque", ajoutait Mme Sokou.
L'éventualité d'un soutien allemand à une nouvelle aide octroyée à la Grèce alimentait un regain d'optimisme revigorant l'euro, et accentuant le repli du dollar entamé la semaine dernière.
Par ailleurs, "la persistance de troubles au Moyen-Orient soutient le marché, le Yémen étant au bord d'une guerre civile entre les forces loyales au président Ali Abdallah Saleh et les chefs tribaux", relevaient les analystes de JBC Energy.
Les violences dans le pays se sont exacerbées ces derniers jours: plus de 50 personnes ont été tuées par les forces gouvernementales depuis dimanche à Taëz, grande ville du sud-ouest du Yémen où un sit-in a été réprimé dans le sang.
"Bien que le pays soit un producteur pétrolier relativement petit, sa proximité avec l'Arabie saoudite (premier exportateur mondial de brut, ndlr) et la présence de groupes terroristes dans la région expliquent" la vive attention des opérateurs, précisait JBC Energy.
Le Yémen est par ailleurs situé le long d'une route maritime stratégique pour le transport de pétrole.
Sur le front de l'offre, "les prix étaient aussi soutenus par la fermeture de l'oléoduc TransCanada, qui transporte 591'000 barils par jour depuis (l'Etat canadien de) l'Alberta jusqu'à Cushing", le principal terminal pétrolier des Etats-Unis (situé au sud du pays), ajoutait JBC Energy.
Cette interruption, décidée lundi après la découverte d'une fuite, pourrait favoriser une baisse des stocks de brut entreposés à Cushing, actuellement à des niveaux historiquement élevés.