Le pétrole poursuit sa baisse dans un marché surabondant
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 49,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 20 cents à 42,03 dollars. Le cours du baril de WTI est tombé vendredi en début d'échanges asiatiques à 41,35 dollars, son niveau le plus faible depuis début mars 2009.
Les cours du pétrole continuaient de souffrir de la dévaluation surprise du yuan cette semaine, "qui pourrait indiquer des difficultés économiques et ainsi accentuer la saturation" du marché, notait Jonathan Sudaria,
Entre mardi et jeudi, la Chine a dévalué de façon inattendue sa monnaie, un mouvement qui a fait craindre un
analyste chez London Capital Group. ralentissement marqué de la croissance de la deuxième économie mondiale et moteur de la reprise économique dans le monde, et une baisse de la demande du deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde.
Et ce alors que la demande mondiale d'or noir reste en berne et que la production continue à être très élevée, que ce soit au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui dépasse largement son plafond théorique de 30 millions de barils par jour (mbj), comme aux États-Unis, malgré une baisse la semaine dernière.
"Si l'Opep refuse d'intervenir pour arrêter l'effondrement des cours, alors la dernière chance pour une stabilisation des cours serait un affaiblissement du dollar", estimait Nour Al-Hammoury, analyste chez ADS Securities.
Tout accès de faiblesse du billet vert rend plus attractifs car moins onéreux les achats de matières premières libellées en dollar, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"La balle est dans le camp de la Réserve fédérale américaine (Fed), et ses décisions lors de la réunion du FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) le mois prochaine aura un impact majeur sur le secteur des matières premières", estimait M. Al-Hammoury.
Les investisseurs spéculent depuis des mois sur la date d'une première hausse des taux de la banque centrale américaine et estimaient jusqu'aux interventions chinoises que la probabilité d'une augmentation en septembre était très élevée.
Une hausse des taux américains rendrait le billet vert plus rémunérateur. Ainsi, si les inquiétudes sur la croissance chinoise venaient à convaincre la Fed de reporter la hausse de ses taux à la fin de l'année, le dollar subirait un accès de faiblesse dont pourraient profiter les matières premières.
Par ailleurs, la pression sur les cours du WTI était accentuée par "l'arrêt pour réparation d'une raffinerie dans la région du Midwest (centre-nord des États-Unis)", les travaux devant durer environ un mois et ôtant une capacité de raffinage de 240.000 barils par jour du système américain, notaient les analystes de Commerzbank.
"Cela implique que les réserves (américaines) de brut pourraient s'étoffer de 1,7 million de barils d'ici à une semaine et par conséquent la diminution des stocks hebdomadaires pourrait être bien moindre que ces dernières semaines", prévenait-on chez Commerzbank.
(c) AFP