Le pétrole ouvre en baisse à New York sans arriver à se relancer
Vers 13H10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre cédait 41 cents à 42,89 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au lendemain d'un rebond d'une vingtaine de cents, et retombait vers ses plus bas niveaux depuis plus de six ans.
En rechute depuis le début de mois, "le marché se demande plus ou moins s'il doit encore baisser ou se stabiliser", a estimé James Williams, de WTRG Economics. "On a beaucoup de signaux contradictoires."
Sans grande nouveauté jeudi, les investisseurs assimilaient toujours des chiffres mitigés sur l'état hebdomadaire de l'offre américaine, publiés la veille par le département de l'Energie (DoE).
"Les réserves de produits pétroliers ont nettement augmenté, à part le brut, mais les stocks de brut n'ont eux même enregistré qu'un déclin limité, et cela aurait dû vraiment peser sur le marché", a jugé M. Williams.
En même temps, "la demande américaine reste assez solide", a-t-il tempéré, citant aussi comme élément positif un rapport séparé du DoE qui prévoit un déclin de la production au second semestre.
"Mais quand on regarde le reste du monde et que l'on fait les calculs, la surabondance représente toujours deux ou trois millions de barils par jour, et c'est un chiffre difficile à soutenir sur n'importe quel type de marché", a-t-il conclu.
Sur ce plan, dans un marché calme en cette période estivale, les investisseurs digèrent lentement les estimations de mercredi de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), assez optimistes sur la demande mondiale, mais moins sur l'offre.
L'AIE prévoit en effet qu'en 2015 la demande mondiale augmentera de 1,6 million de barils par jour (mbj) portée par une "croissance économique qui se consolide" et une baisse des prix conduisant "les consommateurs à utiliser plus de d'essence".
"Toutefois, l'AIE prévoit que la surabondance continue un bon moment l'an prochain, en affirmant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a produit 31,8 millions de bpj en juillet", ont souligné les experts de Commerzbank.
"Autrement dit, l'Opep devrait encore réduire son offre d'un million de barils par jour pour que le marché s'équilibre l'an prochain, malgré la hausse de la demande pour son pétrole", ont-il ajouté. "Il faudrait une diminution encore plus importante si la demande ne s'accroit pas autant que ce à quoi s'attend actuellement l'AIE."
(c) AFP