Le pétrole monte un peu, aidé par des achats à bon compte et le dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 49,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du Brent sont tombés lundi vers 03H35 GMT à 48,24 dollars le baril, leur plus bas niveau depuis la fin janvier 2015.
Les cours du pétrole se sont un peu repris lundi à la faveur d'achats à bon compte, estimait Myrto Sokou, analyste chez Sucden Financial.
"Il s'agit surtout de mouvements techniques dans un marché faible en volume", estimait également Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Par ailleurs, pour Myrto Sokou, la faiblesse du dollar, surtout face à l'euro, pourrait également être un élément de soutien des cours ce lundi.
La baisse du billet vert tend à rendre plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollar, car moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais pour ces deux analystes, l'humeur du marché reste morose. "Le mois d'août est une période calme où la prise de risque est limitée, et où la volatilité et les volumes sont faibles", expliquait Mme Sokou.
"Ce n'est pas la première fois cet été que le pétrole tente un faux rebond. Il sera dans tous les cas de courte durée puisque aucun niveau technique majeur n'a été franchi", expliquait M. Dembik. En effet, les cours du Brent et du WTI sont restés respectivement sous les 50 et 45 dollars le baril.
Les fondamentaux de marché n'ont pas changé et l'offre s'obstine à rester abondante, malgré une chute des prix de plus de moitié depuis juin 2014, lorsque le Brent s'échangeait autour des 115 dollars le baril.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit ainsi à des niveaux proches de ses records de 2012, emmenée par une hausse de l'offre saoudienne et irakienne.
La production des États-Unis reste de son côté robuste, et la hausse de six unités du nombre de puits de forage en activité dans le pays, selon le décompte hebdomadaire établi par le groupe privé Baker Hughes vendredi, n'a pas contribué à remonter le moral des marchés.
De plus le retour de l'Iran sur les marchés après la levée des sanctions devrait venir s'ajouter à cette surabondance d'offre. Une situation qui inquiète les pays dont les finances sont largement dépendantes des revenus du pétrole, comme l'Algérie qui est membre de l'Opep.
Cité par l'agence APS, le ministre algérien de l'Énergie Salah Khebri, dont le pays a perdu la moitié de ses revenus en raison de la baisse des prix de l'or noir, a dit dimanche s'attendre à une offre "plus abondante" à partir de décembre, dans la foulée de l'accord entre Téhéran et les puissances occidentales sur le nucléaire iranien.
Il a aussi mentionné que des consultations étaient en cours entre les pays de l'Opep au sujet d'une éventuelle réunion extraordinaire du cartel consacrée à la baisse des cours. La prochaine réunion ordinaire du cartel est prévue pour le 4 décembre 2015.
Mais lundi, "deux membres de l'organisation ont signalé que le cartel n'avait pas pour projet d'organiser une réunion extraordinaire, malgré les propos du ministre de l'Énergie algérien", notaient les analystes de PVM.
La plupart des analystes s'attend à ce que l'Opep ne réduise pas son plafond de production et ne change en rien sa stratégie de bataille pour les parts de marchés dans laquelle le cartel s'est engagée lorsqu'il a décidé de maintenir son objectif de production en pleine dégringolade des cours en novembre dernier.
(c) AFP