Le pétrole se stabilise à l'ouverture à New York mais reste sous pression
Vers 13H05 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, qui a baissé de près de deux dollars de mercredi à jeudi, perdait deux cents à 49,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Le marché est plutôt tranquille, et il ne se passe pas grand chose", a résumé Carl Larry, de Frost & Sullivan.
Ce manque d'actualité offre au marché l'occasion de se stabiliser, mais il ne semble pas en mesure de revenir sur la chute de quelque quinze dollars enregistrée depuis début juillet.
Parmi les éléments encourageants lundi, le marché a digéré l'annonce d'importations chinoises toujours très élevées en juillet, à plus de trente millions de tonnes, soit quelque 7,3 millions de barils par jours (mbj).
"Les importations chinoises de brut dépassent de plus de 10% celles de la même époque de l'an dernier", ont souligné les experts de Commerzbank, estimant que la Chine avait sauté sur l'occasion que représente la rechute des prix.
"La demande chinoise de pétrole reste soutenue", ont-ils ajouté, nuançant cette observation en soulignant que la Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole après les États-Unis, avait en revanche enregistré une dégradation de son commerce extérieur le mois dernier.
"A l'heure actuelle, la demande est solide, et cela soutient le marché, mais on est toujours aux prises avec la question de l'offre, et c'est ce qui freine les cours", a tempéré M. Larry.
L'offre s'obstine à rester abondante, malgré une chute des prix de plus de moitié depuis juin 2014, que ce soit des Etats-Unis, ou de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le cartel produit à des niveaux proches de ses records de 2012, emmenée par une hausse de l'offre saoudienne et irakienne.
Le ministre algérien de l'Énergie Salah Khebri, dont le pays a perdu la moitié de ses revenus en raison de la baisse des prix de l'or noir,a rapporté que des consultations étaient en cours entre les pays de l'Opep au sujet d'une éventuelle réunion extraordinaire du cartel sur la baisse des cours. A l'issue de sa dernière rencontre en juin, l'Opep a maintenu son plafond théorique de production à 30 mbj.
Du côté des Etats-Unis, "on craint que la production ne ralentisse pas assez pour compenser l'excès d'offre sur le reste du marché", a rapporté M. Larry.
A ce titre, les investisseurs accusent le coup de l'annonce en fin de semaine dernière d'une hausse du nombre de puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, qui a augmenté de six unités selon le groupe privé Baker Hughes.
(c) AFP