Le pétrole tâtonne dans un marché inondé d'or noir
Vers 12H45 GMT (14H45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 49,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 53 cents par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du Brent sont tombés vers 03H35 GMT à 48,24 dollars le baril, leur plus bas niveau depuis la fin janvier 2015.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 19 cents à 44,06 dollars. Pendant les échanges asiatiques, la référence américaine du brut a atteint un nouveau plus bas en quatre mois et demi, à 43,35 dollars le baril.
Pour Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB Markets, le Brent est en passe de renouer avec ses plus bas du mois de janvier, lorsque la référence européenne du brut avait atteint en séance 45,19 dollars le baril, son plus bas niveau en six ans.
L'offre s'obstine à rester abondante, malgré une chute des prix de plus de moitié depuis juin 2014, lorsque le Brent s'échangeait autour des 115 dollars le baril.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit à des niveaux proches de ses records de 2012, emmenée par une hausse de l'offre saoudienne et irakienne.
La production des États-Unis reste de son côté robuste, et la hausse de six unités du nombre de puits de forage en activité dans le pays, selon le décompte hebdomadaire établi par le groupe privé Baker Hughes vendredi, n'a pas contribué à remonter le moral des marchés.De plus le retour de l'Iran sur les marchés après la levée des sanctions devrait venir s'ajouter à cette surabondance d'offre. Une situation qui inquiète les pays dont les finances sont largement dépendantes des revenus du pétrole, comme l'Algérie qui est membre de l'Opep.
Cité par l'agence APS, le ministre algérien de l'Énergie Salah Khebri, dont le pays a perdu la moitié de ses revenus en raison de la baisse des prix de l'or noir, a dit s'attendre à une offre plus abondante à partir de décembre, dans la foulée de l'accord entre Téhéran et les puissances occidentales sur le nucléaire iranien.
Il a aussi mentionné que des consultations étaient en cours entre les pays de l'Opep au sujet d'une éventuelle réunion extraordinaire du cartel consacrée à la baisse des cours. La prochaine réunion ordinaire du cartel est prévue pour le 4 décembre 2015.Mais les analystes ne s'attendent pas à ce l'Opep réduise son plafond de production et change sa stratégie de bataille pour les parts de marchés dans laquelle le cartel s'est engagé lorsqu'il a décidé de ne pas changer son plafond de production en pleine dégringolade des cours en novembre dernier.
Par ailleurs, de nouvelles statistiques économiques décevantes venant de Chine, la deuxième économie mondiale et le deuxième plus gros consommateur de pétrole après les États-Unis, a pesé sur les cours ce lundi, selon les analystes de Commerzbank.
Le commerce extérieur chinois a en effet continué de se dégrader en juillet. Les douanes du pays ont fait état samedi d'une nette baisse à la fois des exportations et des importations sur un an du pays.
(c) AFP