Le pétrole baisse, la surabondance d'offre plombe le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 48,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 60 cents par rapport à la clôture de mercredi. La référence européenne du brut a atteint vers 15H30 GMT un nouveau plus bas en six mois, à 48,88 dollars le baril.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 92 cents à 44,23 dollars. Le WTI est tombé vers 15H30 GMT à son minimum en quatre mois et demi, à 44,20 dollars le baril.
Le moral du marché est morose face à la surabondance d'offre qui plombe les cours depuis le mois de juin 2014.
La baisse des stocks de brut aux États-Unis mercredi, rapportée par le Département américain de l'Énergie (DoE), n'a été d'aucune aide pour les cours car les stocks de produits pétroliers ont progressé, notaient plusieurs analystes.
Lors de la semaine achevée le 31 juillet, les réserves commerciales de brut ont décliné de 4,4 millions de barils, tandis que les stocks d'essence et de produits pétroliers ont respectivement augmenté de 800.000 et 700.000 barils.
Un déclin des réserves américaines est généralement bien accueilli par les marchés car il reflète la bonne santé de la demande de pétrole du pays. Les États-Unis sont le plus gros consommateur de pétrole au monde.
Mais "le marché est inquiet du fait que les niveaux des réserves pourraient augmenter substantiellement en automne-hiver, lors que la demande ralentit", expliquaient les analystes de Société Générale.
L'offre d'essence augmente en effet en ce moment plus que la demande, et ce même si cette dernière reste au dessus de la moyenne sur cinq ans et devrait demeurer ferme car la saison des grands déplacements estivaux bat son plein, à cause de l'augmentation des cadences des raffineries aux États-Unis.
Les réserves de brut et de produits pétroliers restent à des niveaux bien trop élevés alors qu'elles devraient au contraire s'appauvrir à cette période de l'année, sur fond d'augmentation de la demande.
Par ailleurs, "tout espoir d'un retournement de situation concernant l'inébranlable surabondance d'offre a été écorché par l'annonce de l'Arabie saoudite qui cherche à renflouer ses finances en émettant 27 milliards de dollars de dette souveraine", soulignait Stephen Hester, analyste chez IG.
L'Arabie saoudite a considérablement augmenté sa production ces derniers mois, tout en réduisant ses prix de vente notamment vers l'Asie afin de conserver ses parts de marché et en gagner de nouvelles, ce qui pèse sur les finances du pays.
"L'Arabie saoudite n'a pas augmenté ses prix pour les acheteurs chinois autant que prévu, ce qui a été interprété par beaucoup comme un signe de son intention de protéger ses récents gains de parts de marché dans la région", expliquaient les analystes de PVM.
(c) AFP