Le président nigérian promet de récupérer l'argent volé du pétrole
Selon M. Buhari, qui se trouve actuellement à Washington pour la première fois depuis le début de son mandat le 29 mai, l'équivalent de 250.000 barils de pétrole brut est volé chaque jour au Nigeria, premier producteur d'or noir d'Afrique, soit plus de 10% de la production nationale. Les profits de cette escroquerie sont placés sur des comptes bancaires individuels.
M. Buhari, un général à la retraite de 72 ans, connu pour avoir mené une guerre contre l'indiscipline musclée lors de son premier et bref passage au pouvoir dans les années 80, s'est engagé à lutter farouchement contre le démon de la corruption.
Nous allons demander à ce que ces comptes soient gelés et nous allons poursuivre les individus. La somme d'argent en question est ahurissante. Certains anciens ministres ont vendu environ un million de barils par jour, a-t-il affirmé.
Je peux vous assurer que nous allons pister et rapatrier cet argent et nous appuyer sur les documents (liés à ces comptes) pour poursuivre (leurs propriétaires), a-t-il poursuivi, selon un communiqué de son porte-parole Femi Adesina.
M. Buhari a déjà dissous fin avril le conseil d'administration de la NNPC, la compagnie pétrolière nationale, et a ordonné une enquête au sein de cette entreprise.
L'année dernière, le gouverneur de la banque centrale, Sanusi Lamido Sanusi, avait été limogé par l'ancien président Goodluck Jonathan. Le gouverneur avait déclaré peu de temps auparavant que 20 milliards de dollars de revenus pétroliers n'avaient pas été versés au budget de l'Etat entre 2012 à 2014, ce que contestait catégoriquement M. Jonathan.
M. Buhari, qui arrive au pouvoir au moment où la chute des cours mondiaux du pétrole a fait vaciller l'économie, a accusé à plusieurs reprises l'administration de son prédécesseur d'avoir pratiquement vidé les caisses de l'Etat.
Les vols et détournements de pétrole brut constituent un problème majeur au Nigeria et représentent, selon les estimations, des pertes de 6 milliards de dollars (4,3 milliards d'euros) par an.
(c) AFP