Le pétrole ouvre en baisse à New York, pénalisé par l'Iran et le dollar
Vers 13H25 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août perdait 22 cents à 50,67 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Nous sommes à portée d'un baril à 50 dollars, a souligné Bob Yawger, chez Mizuho Securities.
En matinée, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution ouvrant la voie à la levée des sanctions internationales contre l'Iran. Le marché va prêter attention à cette actualité, a assuré M. Yawger, et ce sera un facteur de baisse, annonçant l'arrivée sur un marché déjà saturé de pétrole supplémentaire iranien.
On dit que l'Iran dispose d'une cinquantaine de millions de barils prêts à être exportés dès que les sanctions seront levées, ce que l'accord rend envisageable pour décembre, avait expliqué à la veille du week-end Bart Melek, de TD Securities.
A condition que l'Iran respecte à la lettre l'accord sur son programme nucléaire conclu avec les grandes puissances, les sept résolutions que l'ONU a adoptées depuis 2006 pour sanctionner l'Iran seront abrogées, stipule le texte de l'ONU.
En outre le pétrole, comme toutes les matières premières, souffrait du dollar fort, la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen ayant redit la semaine dernière son intention de rehausser les taux directeurs dès cette année.Une hausse du dollar pénalise en effet les acheteurs munis d'autres devises en rendant les achats de brut, libellés en dollars, moins attractifs car plus onéreux.
Enfin Matt Smith, chez ClipperData, relevait que la crainte d'une surabondance de produits raffinés commence à émerger: non seulement on voit une demande record en brut de la part des raffineries américaines, mais il y a désormais des signes d'une augmentation du raffinage en Arabie saoudite.
Si bien que le seul élément de soutien, c'est le fait que les exportations saoudiennes sont revenues à leur niveau de décembre, a souligné M. Yawger.Les exportations de l'Arabie saoudite en mai ont atteint 6,935 millions de barils par jour (mbj), contre 7,737 mbj le mois précédent. Les Saoudiens gardent beaucoup du brut pour eux, pour alimenter leurs raffineries et pour la demande en climatisation, a expliqué M. Yawger.
Par ailleurs les cours n'ont guère bénéficié d'une baisse de 7 unités du nombre de puits de forage en activité aux États-Unis la semaine dernière, comme rapporté vendredi par la compagnie de services pétroliers Baker Hughes.
Ces chiffres montrent que la chute précipitée des cours ces dernières semaines a de toute évidence réduit l'envie de forer du pétrole aux Etats-Unis, commentaient les analystes de Commerzbank.
(c) AFP